Échos Judiciaires Girondins : En 2016, vous avez fait le choix d’installer le concept-store Jane de Boy à Bordeaux dans une boutique appartement « pour changer les codes habituels du commerce ». Celui-ci doit se renouveler ?
Georges Simon : « Il faut innover ! C’était un pari d’ouvrir une boutique-appartement en étage. Et ça marche, ça marche même très bien ! Parce qu’on a l’impression d’être comme à la maison, on vient passer un bon moment, on peut s’assoir sur le canapé. Là, c’est un véritable concept-store, plus seulement une boutique. En 2017, on a lancé une levée de fonds qui nous a permis de récolter 1,4 million d’euros. Nous avons ainsi pu développer le site Internet, avoir une sélection plus large de marques ; on a étoffé notre boutique mais qui repose toujours sur 3 créneaux : le lifestyle, la mode, les bijoux et accessoires. Dans toutes nos boutiques, on retrouve un même univers, on vit une expérience. »
EJG : Comment se fait cette sélection ?
Georges Simon : C’est l’ADN de Marie, c’est elle qui fait la sélection, avec les équipes qu’elle a formées pour avoir une homogénéité de notre offre. Les achats sont faits de manière assez collégiale, Marie les fait avec ses collaborateurs et collaboratrices. En sachant également que Jane de Boy a de plus en plus son propre univers de marques, avec des produits que nous fabriquons ou avec des collaborations exclusives. Ce côté unique, séries limitées est important pour nous. On met de plus en plus l’accent là-dessus. L’image Jane de Boy séduit et devient sa propre marque. »
EJG : Qui sont vos clients ?
Georges Simon : « L’an dernier, on a livré dans 92 pays, on a créé notre site en anglais, ce qui nous permet d’être présent à l’international en Europe, au Moyen-Orient, en Asie… La région bordelaise ne représente que 8 % des clients, et la région parisienne 20 % ! »
EJG : Votre activité s’exerce essentiellement via les boutiques ou le e-shop ?
Georges Simon : « C’est le web qui prend le pas de plus en plus. C’est important d’avoir nos boutiques qui sont nos vitrines, qui ont notre ADN, qui représentent notre univers. C’est complémentaire. Certains nous suivent sur les réseaux sociaux et font la démarche de venir découvrir nos boutiques. »
Dans toutes nos boutiques, on vit une expérience

© Louis Piquemil – Echos Judiciaires Girondins
EJG : Quelles sont vos perspectives de développement ? Pensez-vous ouvrir de nouvelles boutiques ?
Georges Simon : « Non, ce n’est pas le sujet en ce moment. Le métier du retail traverse une crise depuis quelques mois. Ouvrir des boutiques, c’est de très gros investissements, c’est monter des équipes à distance, ce sont des enjeux financiers lourds. On est dans une période plutôt attentiste, avec le ralentissement de l’économie, on préfère consolider les bases. On a 45 salariés et notre chiffre d’affaires (on ne communique pas dessus) a progressé de 35 % en 2021. 2020 a été aussi une très bonne année, 2022 sera un peu moins en hausse. »
EJG : Avez-vous été impactés par la période Covid ?
Georges Simon : « Étonnamment, on l’a plutôt bien passée. On a fermé les boutiques mais le e-shop a de suite pris le relai. Et dès la réo…