Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

AKBK met du wax à vos pieds

COUTRAS : Florence Akogbekan a développé AKBK, une collection de chaussures artisanales made in France fabriquées avec du wax aux couleurs de l’Afrique.

Florence Akogbekan, AKBK

Florence Akogbekan © DR

Allier le confort et la qualité à ses racines. C’était le credo de Florence Akogbekan en lançant, depuis Coutras, sa marque de chaussures AKBK. « Une abréviation de mon nom », sourit-elle. Tout a commencé lors d’un voyage au Bénin, son pays d’origine. Florence Akogbekan demande à un couturier qui fabrique déjà des sacs et des bracelets avec du wax, de recouvrir une paire de chaussures. Le résultat est bluffant : « Je ne voyais que ça, j’ai adoré ! ».

À son retour en France, de nombreuses personnes lui demandent où elle a acheté ses souliers. « C’était une pièce unique », relate-t-elle. Et c’est là qu’interviennent la crise du covid, les confinements, et finalement l’envie de tout changer : « Une sorte de new deal ».

WAX MADE IN HOLLAND

Après des études scientifiques en agroalimentaire – elle effectuait des contrôles qualité – puis des années en tant qu’auxiliaire de puériculture, cette quadragénaire avait besoin de « monter en compétence » et de développer sa créativité. Libournaise d’adoption, elle décide de lancer sa propre marque au printemps 2021, et de mixer wax africain et savoir-faire de la chaussure en cuir made in France.

« Le wax a une histoire particulière », rappelle-t-elle. Fabriqué par les Hollandais, au début du XIXe siècle, selon un procédé particulier : on applique des couches successives de couleurs puis à la fin une fine pellicule de cire qui lui donne une propriété hydrofuge, il a été adopté dans toute l’Afrique de l’Ouest. Vendu sous forme de grands rouleaux, le tissu est toujours fabriqué en Hollande – où elle s’approvisionne – ou en Chine.

SAVOIR-FAIRE TRADITIONNEL

C’est près de Valence (dans la Drôme), dans l’atelier artisanal Magic Feet, fabricant de chaussures de danse, que les 2 premiers modèles – les sandales Babies et Dolly – ont vu le jour. Une première mini-collection déclinée en 6 propositions de 3 imprimés différents, où chaque paire est unique. Florence Akogbekan a pu profiter du savoir-faire de cette région spécialisée dans la confection de la chaussure pour la fabrication de ses prototypes et leur accompagnement technique. « Je suis arrivée en France à l’âge de 8 ans », commente-t-elle. « J’ai cette double culture française et béninoise. Je tenais à ce que ma marque soit made in France. Je ne voulais en aucun cas faire fabriquer à des milliers de kilomètres. »

MODÈLE MIXTE

Chaque année, elle lance un nouveau modèle : la Rita (avec un talon plus petit de 5 cm) en 2022, fabriquée à l’atelier Chamberlan en Dordogne, et une sneaker, la Gaïa en cuir veau coloré à lacets et semelle en caoutchouc recyclé, modèle mixte en cours de commercialisation.

Chaque modèle est produit en une centaine d’exemplaires par an, elle ambitionne de passer entre 200 et 300, et disponible sur des plateformes du made in France et sur l’e-shop. Côté prix, les modèles oscillent entre 230 et 250 euros, le prix le plus juste pour des chaussures artisanales et made in France, « Mais il y a un tarif plus accessible en précommande » précise-t-elle. Un pari pour une collection colorée qui fait voyager.

Chaque modèle est produit en une centaine d’exemplaires par an