Augusto Pizza : L’appétit d’entreprendre

Une offre clé en main pour des pizzas artisanales en seulement deux minutes chrono, sans investissement, sans travaux, sans personnel qualifié et sans perte de marchandise ! C’est l’offre Augusto Pizza, lancée en 2019 à Bordeaux par David Rousseau et Antoine Éberhard. Pourtant, rien ne destinait les deux hommes d’affaires, issus de la distribution automobile, à se lancer dans la fabrication de pizzas. C’est lorsqu’ils se rencontrent au sein du groupe Coyote que germe leur idée commune : « Et si on recherchait un industriel qui ne sait pas commercialiser son produit ? Nous, on savait et on a recherché des contrats à distribuer avec un cahier des charges très précis ».

Distributeur automatique

Un premier déclic a lieu avec les distributeurs automatiques de pizzas : « La machine faisait 500 kg et ressemblait à une imprimante », s’amuse David Rousseau. Cette idée de départ (qui ne sera pas concrétisée) les aide à conceptualiser une offre de restauration à destination des non-cuisiniers et ils créent finalement une offre clé en main : « On est partis du produit pour proposer, en plus, tout un panel de services via un modèle locatif : maintenance, marketing… ».

Leur offre définie, il faut maintenant trouver un industriel capable de produire le four qu’ils ont imaginé. Ils entament en 2019 une première collaboration de trois ans, puis en 2022, ils rencontreront un industriel de Chartres qui produit leurs fours actuels selon une technologie très précise : « On est propriétaires du matériel et des schémas de distribution et c’est lui qui a les brevets, mais c’est notre four », précise le chef d’entreprise.

Deux minutes chrono

Côté produits, ils trouvent un site à Chambéry qui produit des pizzas fraîches pour des commerces de bouche. Celui-ci accepte de faire évoluer son modèle pour leur fournir des pizzas surgelées. « On produit de manière artisanale, on surgèle, et ensuite, elles passent dans notre four sur une pierre et en seulement deux minutes ressortent comme chez le pizzaïolo. » Rapidement, les associés prennent des parts de l’entreprise qui produit ses pizzas : « On voulait monter en qualité ». Le site de production compte désormais 17 salariés.

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500 000 cibles

En créant la marque Augusto Pizza, les deux associés se concentrent sur deux cibles : l’hôtellerie et le loisir. Leur réussite va être accélérée par un épisode inattendu : le Covid. « On a avait intégré le réseau d’hôtellerie B&B qui comptait 240 hôtels, on en avait signé une vingtaine et durant le confinement, tous nous ont commandé des fours ». Car leur modèle qui repose sur quatre piliers – pas de travaux, pas de personnel qualifié, pas d’investissement (modèle locatif) et pas de perte de marchandise – correspond aux besoins de ces professionnels.

Fort d’un marché « d’un milliard et demi de pizzas vendues en France chaque année » selon David Rousseau, le concept a de beaux jours devant lui. Ils ont identifié un potentiel de 500 000 cibles, étendant leur offre aux buralistes, campings, casinos, bars à bières. Ils se sont concentrés sur ces différents marchés, « pour ne pas se disperser », et ont mis en place une équipe commerciale de dix vendeurs. « Depuis 2019, on est sur une croissance à deux chiffres pour atteindre 14 millions de chiffre d’affaires en 2024 », annonce David Rousseau.

Nouveau site en Gironde

« Toutes ces phases nous ont amenés à réfléchir différemment ». Lauréats du Réseau Entreprendre 2019, les associés sont challengés sur leur production. Ils ont finalement décidé, tout en conservant Chambéry, de faire construire un nouveau site en région bordelaise. Le nouveau lieu de fabrication de 3 000 m², situé à Saint-André-de-Cubzac, nécessitant un investissement de 13 millions d’euros, est en construction. Une levée de fonds en cours, et ils sont également accompagnés d’un fonds d’investissement de la Région, et d’un autre privé. La livraison du site est prévue pour le milieu d’année 2027.

Ce projet est une opportunité pour eux de monter encore en qualité en fabriquant avec de la farine française qui provient d’un moulin à Nantes. Ce nouveau site leur permettra également de fabriquer du frais : « Il y a un vrai marché pour les commerces de proximité ». De belles perspectives pour une entreprise en pleine croissance !

13 millions d’euros vont être investis dans une usine à Saint-André-de-Cubzac