C’est par le biais de son engagement syndical qu’Isabelle Raffard a découvert la médiation. Pendant plusieurs années, la nouvelle présidente de Bordeaux Médiation a fait partie de l’association Avocats Européens Démocrates : « c’est là que j’ai découvert d’autres pratiques d’avocats dans d’autres barreaux européens, et j’ai constaté que les règlements amiables étaient beaucoup plus développés et naturels pour les avocats, mais aussi pour les juridictions ». Résolument engagée pour l’amélioration des conditions de la justice, elle constate une dégradation constante : « depuis 5 ans, c’est majoré ! ». Et déplore l’allongement des délais, la réduction de la place de l’avocat, de l’oralité des débats, du temps passé pour l’examen des dossiers : « il y a une volonté des pouvoirs publics de standardiser la prestation juridique, on est minuté pour les audiences, on doit se battre pour plaider ».
APPROCHE COMPLEXE
Elle qui privilégie avant tout l’accompagnement de ses clients s’engage dans cette formation : « une révélation », livre-t-elle. « La médiation n’est pas juste une discussion mais un processus très structuré. On ne la connaît pas tant qu’on ne l’expérimente pas. » La formation a, non seulement, affermi son choix de devenir médiateur, mais a transformé « radicalement » son approche de la profession d’avocat : « c’est un mode alternatif de règlement des litiges, ça l’est notamment parce qu’on étudie le litige dans son intégralité et pas seulement dans sa dimension juridique. On n’analyse plus seulement les demandes, mais aussi les besoins ». Ce qui importe en médiation, c’est la résolution définitive et pérenne d’un différe…