
Anne Monloubou, fondatrice et présidente de Supercoop © Atelier Gallien
Ici, on favorise les produits bios, locaux, de saison et/ou de qualité. Ici, les prix se veulent justes, pour les producteurs ET les consommateurs, avec une marge unique pratiquée de 20 %. Ici, celui qui fait ses courses un jour tient la caisse, fait la serpillière, réceptionne les marchandises ou bien valide les factures le jour suivant. Le supermarché coopératif et participatif Supercoop a beau présenter 2 500 et bientôt 3 000 références de produits de toutes sortes dans ses rayons, il n’a que peu en commun avec une grande surface traditionnelle. « Nous sommes à la fois un magasin, mais surtout, il y a un véritable collectif derrière », expose Anne Monloubou, fondatrice et présidente de Supercoop, premier supermarché du genre à Bordeaux et le deuxième en France. Cette mère de famille, architecte-paysagiste et géographe de formation, était en quête d’une alimentation de qualité, à des prix accessibles. Elle réalise qu’aucun lieu ne répond totalement à ses besoins. Envisageant alors « un tournant dans [sa] vie professionnelle », elle décide en 2015 de reprendre des études. Après l’obtention d’un master à Kedge et 3 ans de travail, durant lesquels elle a créé le collectif des Amis de Supercoop, vendu des paniers, puis ouvert une mini-épicerie à Bègles, elle installe son supermarché à Bordeaux en 2018.
GOUVERNANCE INSPIRÉE DE « L’HOLACRATIE »
Ces trois années, c’est aussi le temps qu’il a fallu pour établir une gouvernance partagée, inspirée de « l’holacratie », un concept qui favorise l’autonomie totale des membres dans les prises de décisions. « Comme dans le corps humain, chaque organe fonctionne en autonomie au service du global, sans le contrôle d’une entité supérieure. Cette responsabilisation et le sentiment de liberté associé sont très positifs », assure Anne Monloubou, qui a fait appel à un cabinet indépendant durant 2 ans pour accompagner le collectif dans la mise en place de cette organisation.
C’est unique : les personnes qui travaillent ici connaissent ceux qui produisent !

Jean-Paul
Taillardas, coopérateur en charge de la communication de Supercoop ©JW
Elle repose sur des « cercles » qui ont chacun en charge un sujet, comme les achats ou le zéro déchet, et auquel on participe de façon bénévole et volontaire. « Et si quelqu’un considère qu’il manque une gamme de produits sans gluten par exemple, il est libre de créer un cer…