80 % de la population française sera un jour touchée par le mal de dos (Ameli, « enjeu de santé publique », janvier 2022). Partant de cette projection, Hadia Ripoll, directrice générale, Alexandre Spriet, ingénieur, Marin Guy, kinésithérapeute, François Ripoll, kinésithérapeute, et Julien Legay, ingénieur, ont fondé Doado : une application dotée d’une intelligence artificielle (IA), afin de lutter contre les troubles musculosquelettiques et le mal de dos.
Un accompagnement personnalisé
Elle propose ainsi un bilan personnalisé et des programmes en vidéo sur mesure, adaptés au métier, au sport pratiqué ou aux problèmes rencontrés par l’utilisateur. L’IA permet de paramétrer le catalogue de vidéos selon ses besoins spécifiques. « Le but n’est surtout pas de remplacer le médecin mais de diminuer la perte de chance en orientant les personnes le plus rapidement possible vers leurs professionnels de santé », précise Hadia Ripoll.
La genèse du projet remonte au confinement de 2020 : Alexandre Spriet se bloque le dos et se retrouve à réaliser des exercices en visioconférence en étant guidé par François Ripoll. Les cinq associés se réunissent alors autour du projet. « Nous avons tout internalisé, le développement de l’application, celui de l’intelligence artificielle et l’expertise de nos kinésithérapeutes », argumente Hadia Ripoll.
La start-up rejoint l’incubateur Bordeaux Technowest en 2022, au moment où la société est créée. La solution innovante remporte également le trophée « Initiative Parité » lors du concours des Girondins de Bordeaux « Cœur Girondins » en 2023.
Une offre BtoB
L’application est disponible depuis 2022 mais aussi via l’application Décathlon Coach, le spécialiste lillois de l’équipement de sport étant partenaire de la start-up. « La partie orientation dans le parcours de soins et connaissance est gratuite. Les programmes et exercices complets sont payants, avec une formule à 9 euros par mois, ou 59 euros à l’année », détaille la cofondatrice. Il existe également une formule à destination des entreprises.
Doado propose à ce jour plus de 1 000 vidéos. Le contenu de l’application est validé par un comité scientifique composé de 14 professionnels : des chirurgiens du dos, des médecins du sport, un rhumatologue, une diététicienne, un médecin du sommeil, et un médecin à RPM (médecine physique et réadaptation).

© Doado
Le marché nord-américain en 2025
« Nous allons avoir un important travail de R & D cette année », annonce la cofondatrice. Un des prochains axes de développement est l’enrichissement de l’IA de l’application Doado. « Nous voulons que cela devienne un assistant conversationnel, que l’utilisateur puisse directement interagir avec l’IA et que l’application devienne un compagnon de poche », explique-t-elle. Ce développement est prévu pour la fin de l’année 2024.
Second projet : le développement à l’international. « Je pars au Canada au mois de juin, nous avons rejoint le programme Sirena start-up d’Unitec. Ainsi nous bénéficions de l’accompagnement de la région Nouvelle-Aquitaine, et nous rejoignons un incubateur au Canada », développe l’entrepreneuse. Ils prévoient le lancement sur le territoire dès la fin de l’année 2024. L’ambition est ensuite de se développer sur le marché nord-américain en 2025.
Au total, l’application compte à ce jour 50 000 téléchargements sur les stores, est utilisée par 400 salariés, et 8 hôpitaux. « Notre objectif de chiffre d’affaires pour 2024 est de 600 000 euros et nous visons plusieurs millions d’euros pour 2025 », ajoute Hadia Ripoll. La rentabilité, elle, est envisagée pour 2025.