C’est au cœur de la zone industrialo-portuaire de Bassens que sont préparés les camions-citernes feux de forêt (CCF) de l’entreprise Elitt. Ici, dans un local de 2 000 m2, entre des chaudronniers, soudeurs, monteurs et des électriciens, une dizaine de personnes s’affairent à découper, plier, souder et assembler les équipements de véhicules flambant neufs.
Les équipes d’Elitt qui reçoivent le châssis du véhicule sont en charge de la cuve à la partie incendie de la pompe en passant par la protection de cabine, les pare-chocs, les faisceaux électriques. « Nous réalisons les plans et fabriquons les éléments à partir d’une tôle plate », explique Julien Dablemont, président d’Elitt.
Un déménagement à Saint-André-de-Cubzac
Tout un savoir-faire qui devrait prendre la direction de Saint-André-de-Cubzac où un permis de construire est en cours d’instruction. Le déménagement, envisagé pour début 2025, a été acté pour des raisons de confort et d’agrandissement. Car Elitt, qui investit 3 millions d’euros dans cette opération, va doubler sa production de CCF pour passer à court terme de 25 à 50 véhicules par an. Mais le bâtiment sera dimensionné pour monter à 100.
« Les feux de forêt 2022 ont eu une incidence sur notre activité dans le cadre de la mise en œuvre d’un pacte capacitaire entre État et services départementaux d’incendie et de secours (Sdis) qui vise à renforcer les moyens opérationnels des secours dans la lutte contre les incendies de végétation. Deux cahiers des charges de véhicules ont été établis pour pouvoir prétendre à des subventions et nos véhicules sont conformes », souligne Julien Dablemont, président d’Elitt.
Une pompe incendie innovante
L’effet a été immédiat. « Plutôt que de nous commander 10 camions cette année, le Sdis de Gironde, qui dispose déjà de 160 CCF, nous en prend 30. Le Sdis des Landes est passé de 6 à 12 », confie Julien Dablemont qui fournit plusieurs Sdis de Nouvelle-Aquitaine dans le cadre d’appels d’offres. Les pompiers du Sud-Ouest sont particulièrement friands de la technologie développée par Elitt, à savoir une pompe incendie entraînée par un système hydraulique, dans la mesure où ils arrosent en roulant.
Elitt va investir 3 millions d’euros pour doubler sa production de camions-citernes
« Le montage que nous proposons permet de découpler la partie moteur du camion et la partie pompe. La vitesse n’a donc pas d’incidence sur la pompe contrairement à un véhicule classique où la pompe est entraînée par le moteur du camion. Pour y remédier, les pompiers du Sud-Ouest utilisaient une motopompe, une pompe incendie entraînée par un moteur, indépendante du véhicule. C’est ce que nous remplaçons », explique Julien Dablemont qui, avec Alexandre Mondout, autre cofondateur, s’est inspiré du monde du bateau. Tous deux ont travaillé pour le chantier naval Couach en Gironde.
Bientôt référencé par l’UGAP
Partis de zéro à la création de l’entreprise en 2014, Elitt a réalisé un chiffre d’affaires 4,5 millions d’euros sur le dernier exercice, contre 3,7 l’année précédente. Les effectifs sont passés de 12 récemment à 14 aujourd’hui. Ils devraient être 16 en 2025 et les perspectives déjà bonnes pourraient encore s’élargir. Elitt attend les résultats d’un appel d’offres pour être référencé dans le catalogue de l’Union des groupements d’achats publics (UGAP), centrale d’achat public. La réponse est attendue en ce début d’année.