« J’étais une anxieuse, je prévoyais que tout ce qui pouvait mal tourner, tournerait mal. Certains diront que c’est le pire trait de caractère que puisse avoir une responsable politique – ou bien le meilleur, selon le point de vue… Vous pouvez être anxieux, sensible, gentil, et le cœur sur la main… Vous pouvez être un intello, un pleureur, être câlin. Vous pouvez être toutes ces choses et non seulement avoir votre place ici, mais vous pouvez diriger. Tout comme moi », ainsi cette cheffe de gouvernement change-t-elle en un tour de main ce qui jusque-là devait appartenir aux plus forts. J’imagine aisément le sourire narquois de quelques-uns survolant ce papier…
Comment diriger une nation sans développer un sens guerrier du pouvoir ? Ou une entreprise sans vision virile du management ? Et pourtant, des exemples de moins en moins rares de l’histoire mettent en lumière ce que le pardon, la bienveillance, la clémence, la compassion, la mansuétude peuvent apporter aux relations humaines, quelles qu’elles soient. Même sur le grill du pouvoir et de la testostérone !
UN MONDE INSTAGRAMÉ
Allez comprendre ce monde instable dans lequel nous sommes. Des forces contraires qui s’affrontent. Les unes armées, les autres coachées pour révéler leur authenticité. Mais comment résister à la puissance de l’image de soi ? Cet égo sublimé par écrans interposés. Un selfie, un filtre qui rend les pommettes hautes et le nez miniature, un univers où il faut briller, toujours au plus haut niveau de la performance physique. Où le style vestimentaire l’emporte. Où tous les protagonistes sont au top de la forme, jeunes si possible, musclés mais pas trop. Pétillants, sans défaut, sur tous les fronts et tous les trophées.
Oui aux rôles…