Pour y avoir toujours travaillé alors qu’il était étudiant, Adrien Zurcher, 24 ans, connaît bien le secteur de la restauration rapide. Après avoir hésité entre un parcours dans la restauration et l’entrepreneuriat, il a finalement opté pour la seconde option et intégré l’IAE de Bordeaux. Mais le projet qu’il porte aujourd’hui lui permet de concilier les deux. Il est le cofondateur de DailyRush, une application qui permet d’échanger des repas entre salariés de la restauration rapide.
« Avantage en nature »
Tout est parti de sa propre expérience alors qu’il travaillait dans une pizzeria. « En trois mois, j’ai pris dix kilos. Je mangeais tous les jours la même chose, à savoir des pizzas », explique Adrien Zurcher. Au centre des préoccupations : le repas fourni par l’employeur qui s’appelle un « avantage en nature ». « Au début, c’est génial. » Mais très vite, il se lasse et donne ses repas à ses amis, puis à des membres de sa famille qui, à leur tour, s’en détournent.
C’est alors que commencent les échanges entre professionnels de la restauration, mais de manière informelle. « J’ai voulu l’organiser », confie-t-il. DailyRush naît de ce constat, avec une application mobile et une solution SaaS en bêtatest depuis le mois de juillet auprès de 40 restaurants à Bordeaux. Son associé, Antonin Keuck, s’est chargé du développement du produit grâce à l’obtention d’une subvention de Bpifrance.
Rendre le métier plus attractif
Le principe : le restaurant s’inscrit sur la plateforme et rentre ses produits. De son côté, le salarié qui dispose de cinq points par échange va passer commande et choisir son heure de retrait. Le modèle économique reposera sur le paiement d’un abonnement mensuel par le restaurant. « Il améliore sa marque employeur », fait valoir Adrien Zurcher qui fait aussi le pari de réduire le turnover des salariés de ces entreprises à un moment où le secteur peine à recruter.

DailyRush, Antonin Keuck, Adrien Zurcher © DailyRush
« La monotonie alimentaire pèse sur la santé, la motivation et le moral des salariés. L’idée, c’est d’enlever cette pénibilité pour rendre le métier plus attractif. » Le restaurant pourra aussi gagner une nouvelle clientèle. Car dans la prochaine version de l’application, l’employé aura la possibilité d’ajouter des produits dans son panier.
« La monotonie alimentaire pèse sur la santé et la motivation des salariés »
Valeur nutritionnelle
Les salariés ne paieront en revanche jamais pour avoir accès à cette plateforme, l’objectif étant de les sortir de la précarité alimentaire. « La précarité n’est pas seulement liée à la quantité mais à la valeur nutritionnelle », précise Adrien Zurcher qui explique avoir déjà convaincu des enseignes de tous types.
« La restauration rapide, ce n’est pas que du burger frites. Il y a 1 300 fast-foods sur Bordeaux, et des concepts très différents. Pas uniquement de grosses chaînes, il y a aussi des indépendants », souligne-t-il. Casser l’image de la malbouffe qui colle à la restauration rapide est un autre de ses combats. Un nouveau terme a d’ailleurs fait son apparition : « la fast good ».
En bref
Deux associés : Adrien Zurcher (24 ans) ; Antonin Keuck (25 ans)
Promesse : En permettant aux salariés de la restauration rapide de diversifier leurs repas grâce à l’échange de plats fournis par leurs employeurs, DailyRush entend améliorer le bien-être des salariés, réduire le turn-over et contribuer à rendre le secteur plus attractif.
Accompagnement : Unitec à Bordeaux
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