« Le Covid a eu un impact profond sur notre façon de travailler. Il est primordial que les dirigeants d’entreprises comprennent que ces changements ne sont pas temporaires. Il n’y aura pas le retour à la « normale » que beaucoup semblent attendre », signale Alexandre Judes, économiste au sein du Hiring Lab d’Indeed. Première tendance de fond, la pénurie de main-d’œuvre. Celle-ci continuera de donner le pouvoir aux candidats et aux employés. « Il y a une tendance structurelle du côté de la démographie et du vieillissement de la population », constate-t-il. Selon les projections démographiques de l’Insee, la population active va stagner entre 2025 et 2040, et devrait même diminuer à partir de 2040. « Au-delà d’une partie structurelle du marché de l’emploi qui concerne les emplois et les postes déjà difficiles à pourvoir (nettoyage, assainissement, commerce de détail, services à la personne…), le niveau de tension actuel est dû à la vigueur de l’économie et du marché », estime Alexandre Judes. Le capital humain dans les principaux pays, et en particulier en Europe de l’Ouest, deviendra ainsi « un actif stratégique ».
Pour remédier au manque de main-d’œuvre, il avance trois solutions : recourir à l’immigration, « avec les contraintes politiques et d’intégration que cela implique » ; aller chercher des personnes en retrait du marché du travail : femmes, personnes en situation de handicap, seniors… Du côté des seniors, alors qu’il constitue une ressource de candidats disponibles, c’est « le public le plus discriminé à l’emploi », regrette Éric Gras, expert du marché du travail chez Indeed France. Dernière solution envisagée, le recours à la technologie et à l’automatis…