Florence Lafragette, présidente de la Maison Petrusse depuis avril 2019, était loin d’imaginer que pour la première année d’anniversaire de sa prise de fonction, elle serait, en plein confinement, en train de fabriquer des masques et des sur-blouses. Comme bien d’autres secteurs, l’entreprise a fait front et s’est adaptée à cet événement singulier.
Elle s’est adaptée et même au-delà, car les transformations engendrées par la période Covid-19 correspondaient à la volonté d’évolution de sa dirigeante.
FEUILLE DE ROUTE
Elle est juste quadra, pourtant Florence Lafragette en est à sa 3e vie professionnelle ! Elle qui voulait être avocate a découvert le vin lors d’un stage de fin d’études en Napa Valley. « Un comble pour une 6e génération de viticulteurs », s’amuse-t-elle.
Elle reprend alors la tête des trois châteaux familiaux, dont Loudenne dans le Médoc, et s’investit dans les Médocaines auprès de trois autres femmes propriétaires. L’histoire durera une dizaine d’années, tout comme son engagement au sein de l’entreprise L’Oréal où elle passe successivement de la communication et marketing digital chez Helena Rubinstein à la fondation L’Oréal. Un poste « à impact social » qui a eu « une résonance importante » pour elle. Puis en 2019, le poil à gratter entrepreneurial, un virus familial, la reprend : « L’aventure Petrusse me correspondait bien, c’était à la fois créatif et entrepreneurial ». En reprenant l’entreprise, la jeune dirigeante a envie de changer un certain nombre de choses, disposant d’une feuille de route assez claire des trois virages qu’elle souhaite amorcer : le Made in France, le digital et l’international. Pourtant, elle va commencer par observer et écouter : « Je ne me suis pas tout de suite attaquée à la création. J’ai d’abord passé beaucoup de temps à Mauriac (Château Mauriac à Langon, siège de l’entreprise Petrusse) pour comprendre l’histoire, j’ai beaucoup écouté les clientes, les équipes pour connaître les forces de la Maison Petrusse, ce qu’il fallait garder. Je n’ai pas fait de déclaration d’intention. » Après cette phase de réflexion vient celle d’action.
Désormais, notre politique, c’est que tout ce qui peut être fabriqué en France, et même à Langon par nos ateliers, est fait ici.
MADE IN FRANCE
L’histoire de la marque Petrusse, fondée par Petrusse Rejnen il y a 25 ans, est née d’un voyage en Inde. « Les grands premiers Petrusse sont des jacquards lancé-découpés », remarque Florence Lafragette, cette technique parfaitement maîtrisée en Inde continue d’être fabriquée là-bas, « on a gardé nos partenaires historiques, les plus fiables et respectueux de notre cahier des charges.
Mais désormais, notre politique, c’est que tout ce qui peut être fabriqué en France, et même à Langon par nos ateliers, est fait ici. Et ce qui ne peut pas l’être, est fait soit en Italie, soit en Inde ». Le jacquard de soie uni peut être fabriqué en France, mais quand il y a de la complexité, la Maison fait appel aux partenaires indiens.
« Notre autre grande fierté, c’est notre lin Master of Linen®. » Ce label européen est cultivé, tissé, teint et assemblé e…