Aujourd’hui, la Provence produit 86 % de vins rosés ! Elle exporte autant qu’elle peut, sans réussir à répondre à la demande mondiale. La Provence change de couleur. La Loire a augmenté sa production de 97 % en 10 ans. Aux portes de Toulouse, l’appellation Fronton opère une augmentation considérable de sa production de vins rosés (la négrette, cépage local se prêtant bien à cette couleur). Ce n’est toujours pas suffisant ! Pour assouvir l’avidité des Français pour le rosé, la France est obligée d’importer des rosés italiens et espagnols (surtout des entrées de gamme).
L’an passé en France, 30 % des vins achetés ont été des vins rosés ! Et plus seulement l’été ! Qu’arrive-t-il aux Français ? Eux, considérés comme les experts du vin se seraient-ils convertis à ce vin « qui n’en serait pas un » ? Considéré longtemps comme un effet de mode, il a fallu se rendre à l’évidence. Le rosé s’est imposé partout, les Américains notamment en raffolent, et plus seulement à petits prix. L’histoire de Sacha Lichine (ex-propriétaire du Château Prieuré-Lichine, cru classé de Margaux) en son Château d’Esclans est symbolique. Parti de 140 000 bouteilles en 2006, il produit aujourd’hui plus de 2,5 millions de bouteilles. Mieux encore ! Il élabore la cuvée Garrus, un rosé haut-de-gamme, 100 euros la bouteille, en rupture de stock chaque année. Un coup de génie !
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