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Transport : Daxap fait sa transition énergétique

Bordeaux - La filiale transport du groupe Daxap franchit une nouvelle étape vers la transition énergétique avec l'acquisition d’un premier camion 100 % électrique destiné aux travaux publics. Parallèlement, le groupe travaille sur un projet de la valorisation des déblais de chantier de la métropole.

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Le camion grue 100 % électrique de Daxap ©Daxap

C’est une nouvelle étape vers la transition énergétique pour Daxap, entreprise de location de camion et engin de travaux publics avec chauffeur, qui emploie une vingtaine de personnes à Bordeaux. Après avoir fait modifier sa flotte de camions qui roule désormais au carburant alternatif B100 (huile de colza française), permettant de réduire de 60 % les émissions de CO2, la filiale transport du groupe a fait l’acquisition début décembre d’un premier camion 100 % électrique. « Il va permettre de nous rendre compte en situation des réelles contraintes de l’électrique et de voir comment il est possible de l’adapter au mieux pour que cela n’impacte pas nos clients », explique Matthieu Alarcon, directeur général de Daxap Transport.

Le basculement de la totalité de la flotte de camions ne sera engagé que dans un second temps. À ce stade, les clients de Daxap semblent jouer le jeu. « S’il n’y a pas encore de restriction de circulation au niveau de Bordeaux Métropole, il leur est de plus en plus demandé de réduire leurs émissions dans le cadre des marchés publics », confie Matthieu Alarcon.

Un projet de valorisation à 100 %

Parallèlement, le groupe qui dispose d’une plateforme de vente de granulats travaille sur un projet de la valorisation des déblais de chantiers de la métropole bordelaise. « Actuellement, les entreprises de travaux publics vident les terres de chantier, considérées comme un déchet, sur la plateforme et rechargent des granulats pour leurs chantiers », décrit Guillaume Pascal, gérant associé chez Daxap. Et pour alimenter la plateforme en cailloux, des semis remorques arrivent directement des carrières d’extraction de Charente. « Ils les vident et rechargent les déblais de terre qu’ils remontent dans les carrières. C’est une hérésie », commente Guillaume Pascal.

Aujourd’hui, Daxap valorise déjà 30 à 40 % des terres de chantier par criblage et concassage. Mais demain l’entreprise a un objectif de revalorisation des terres à 100 %. Pour cela, Daxap a mis au point un process qui nécessitera un investissement de 15 à 20 millions d’euros. Une sorte de tamis et d’installation de lavage à grande échelle permettra de séparer cinq types de matériaux différents présents dans les terres évacuées de chantier, de les normer et les réutiliser. « L’argile servira à produire du béton prêt à l’emploi », ajoute Guillaume Pascal.

Daxap a mis au point un process qui nécessitera un investissement de 15 à 20 millions d’euros

Un partenariat avec Materrup

Dans ce cadre, Daxap a signé sur la métropole un partenariat d’exclusivité avec l’entreprise Materrup qui produit dans les Landes un ciment bas carbone à base d’argile non calciné. « En supprimant les camions sur la route entre la carrière et la plateforme, nous passerions de 7 millions de tonnes de CO2 rejetées à 571 000 tonnes. » Dans une logique de cohérence, Daxap prévoit également d’équiper son bâtiment en panneaux photovoltaïques et de mettre en place un circuit d’eau fermé pour le lavage. « Il n’y a pas de secteur qui ne soit pas concerné par la transition. Alors que le TP véhicule une image rustique, nous prouvons que le réchauffement climatique nous concerne également », conclut Matthieu Alarcon.

Daxap a mis au point un process qui nécessitera un investissement de 15 à 20 millions d’euros