Couverture du journal du 29/08/2025 Le nouveau magazine

Bâtiment : « entre l’urgence et des changements positifs »

L’élection d’Olivier Salleron, entrepreneur à Périgueux (Dordogne) à la présidence nationale de la Fédération française du bâtiment (50 000 entreprises représentant plus d’un million de salariés) s’est déroulée dans un contexte inédit, confinement oblige, le 20 mars, par vote électronique. Son entrée en fonction devait être progressive à partir du 12 juin. Rencontre avec un président tiraillé entre l’urgence et des pistes de changements positifs.

Echos Judiciaires Girondins : Comment vivez-vous cette arrivée à la présidence nationale dans un tel contexte ?

Olivier Salleron : « C’était inimaginable, en effet. C’est une arrivée très particulière, mais je préfère être dans l’opérationnel, une mission en duo assurée avec l’actuel président. Une heure après les félicitations par téléphone, j’étais dans la boucle de négociations et d’informations, avec les acteurs de la réalisation du guide (lire encadré) : je suis au cœur du réacteur tout en restant confiné en Dordogne, entre mon entreprise et mon domicile. Je passe 8 à 10 heures par jour en visio et audioconférences. C’est finalement un formidable accélérateur relationnel, cela crée aussitôt des liens très forts avec l’équipe de la fédération. On se connaît mieux. 

En 15 jours, j’ai eu des contacts avec plus de décideurs que j’aurais pu avoir en deux ans dans le contexte habituel : des relations téléphoniques régulières avec cinq ministères, ça fait bizarre même si j’ai l’expérience des négociations… Ça servira pour la suite. J’essaie de voir ce côté positif. »

EJG : Quelle était la situation, avant la crise, pour les métiers du bâtiment ?

O. S. : « Le secteur connaissait une timide reprise depuis deux ans, avec des recrutements. Les carnets de commande 2020 étaient bons pour les artisans, les PME et les grandes entreprises. Cette crise vient casser la progression dans une conjoncture favorable après une dizaine d’années difficiles. Les comptes se redressaient, les trésore…