A l’amphithéâtre du Pôle interconsulaire de Dordogne, François Villeroy de Galhau a commenté la réponse économique de l’État à la crise, mesures d’urgence et plan de relance. L’économie résiste mieux qu’on pouvait le craindre. Au plan national, la perte d’activité s’élève à 5 % et le couvre-feu actuel n’a pas fait redescendre ce niveau. La photographie macro-économique fait apparaître une chute d’activité de 36 % fin mars 2020, « du jamais vu », puis une remontée très rapide, la France ayant eu le plus fort rebond de toute l’Europe. « Notre enquête mensuelle a permis de savoir rapidement que la chute du second confinement était cinq fois moins importante que lors du premier : beaucoup d’entreprises ont appris à travailler et à se protéger en même temps. Nous avons vécu une crise des services, surtout ceux à la personne, alors que la crise touche d’habitude l’industrie à travers l’exportation, comme en 2009. Si la Dordogne est durement touchée sur ce plan, ces secteurs ne représentent pas l’essentiel de l’économie française. » Décembre a été le meilleur mois de toute l’histoire du commerce en France. Les prévisions, selon le déploiement vaccinal, misent sur un retour progressif à une situation pré-covid mi-2022. Si l’an passé a marqué « la pire récession depuis 1945, soit – 8,3 %, la prévision est à + 5 % en 2021, c’est-à-dire la plus forte croissance depuis le premier choc pétrolier, en 1973, ceci avec beaucoup de variables sectorielles.
« IL FALLAIT UN AMORTISSEUR PUBLIC »
La philosophie du plan de relance participe du rebond prévu pour cet après, avec une reconstruction qui ne se fera pas à l’identique. « Les entreprises doivent saisir les opportunités de transformation sur le numérique, l’investissement vert et la bataille des compétences. » François Villeroy de Galhau a terminé avec un mot sur la dette publique : « Il fallait un amortisseur public et il n’est pas fréquent qu’un gouverneur de la Banque de France légitime une dette probablement de 120 % d’ici 2022. L’annulation n’est pas une solution. C’est tout d’abord incompatible avec l’euro, et même si c’était possible cela n’apporterait rien aux Français : cette dette est détenue par la Banque de France, si ces 600 milliards sont effacés cela va représenter une perte équivalente pour la même Banque de France, qui appartient à tous… » Alors, quelle solution ? Il faudra compter de nouveau avec le temps long en économie « et sortir de cette immédiateté constante », avec le retour de la croissance et une meilleure maîtrise des coûts publics. « Nous avons un modèle social comparable à nos voisins, mais il nous coûte 10 points de PIB de plus… »