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French Tech Bordeaux : priorité à l’emploi et à l’inclusion

La visite du secrétaire d’État au numérique Cédric O à Bordeaux, le 26 février dernier, l’a montré : la dynamique de l’écosystème innovant demeure malgré la crise. Sur le territoire, French Tech Bordeaux actionnera en 2021 plusieurs leviers pour l’accompagner. Le point avec Cyril Texier, cofondateur de Dydu et président de l’association.

Visite du secrétaire d’État au numérique, Cédric O, à la Cité numérique de Bègles le 26 février 2021.

Visite du secrétaire d’État au numérique, Cédric O, à la Cité numérique de Bègles le 26 février 2021 © D. R.

Mettre l’accent sur l’emploi et l’inclusion. Voilà les deux priorités de l’association French Tech Bordeaux, qui fédère l’écosystème innovant sur le territoire, en 2021. Car malgré la crise, « des start-ups se créent, plusieurs licornes françaises ont installé un bureau à Bordeaux, et il y a encore beaucoup de postes à pourvoir », affirme Cyril Texier, cofondateur de la société Dydu et président de l’association, qui représentait 20 000 emplois en 2020 (hors grands groupes), soit 5 000 de plus qu’en 2019. En effet selon lui, « la crise a poussé l’innovation. De nouveaux produits et services ont été créés pour répondre aux nouveaux besoins. Certains secteurs comme la cybersécurité, l’e-santé, la fintech ou les outils numériques ont explosé et ont besoin de recruter ».

C’est pour cela que French Tech Bordeaux, forte du succès de son dernier Job Connect virtuel, qui a permis à 1 800 candidats de postuler à 200 CDI, prévoit en 2021 non pas un mais trois Job Connects, avec un premier rendez-vous virtuel prévu le 29 avril prochain, où seront également proposées des offres de stage.

L’association vient d’ailleurs elle-même de recruter un nouveau « coordinateur Talents », en charge de tout ce qui concerne l’emploi et la formation.

Des start-ups se créent, plusieurs licornes françaises ont installé un bureau à Bordeaux, et il y a encore beaucoup de postes à pourvoir

PROGRAMME DE 2,3 MILLIONS D’EUROS

Cyril Texier Président de French Tech Bordeaux

Cyril Texier Président de French Tech Bordeaux © Atelier Gallien / Echos Judiciaires Girondins

French Tech Bordeaux devrait bénéficier dans ce cadre du soutien à destination des capitales et communautés French Tech, annoncé par le secrétaire d’État au numérique Cédric O lors de sa visite à Bordeaux le 26 février dernier. « Ce programme de 2,3 millions d’euros, dont on ne connaît pas encore le détail, mettra encore une fois l’accent sur l’emploi et l’inclusion », indique Cyril Texier. Sur l’inclusion, la French Tech est déjà engagée, à travers le programme national French Tech Tremplin, « à aider des entrepreneurs qui sont hors du circuit classique à créer leur entreprise et à les accompagner en les incubant via nos partenaires incubateurs », précise-t-il.

Douze start-ups sont lauréates de cette phase incubation à Bordeaux : Aerix Systems, Archimaid, Bargueño, Dots, Kanopée Koncept, Miecolo, N’oublie jamais, Healthcie – OCAB, Spriiks, Surigo, Wisty et Xpelise. La visite du secrétaire d’État au numérique a aussi été l’occasion pour French Tech Bordeaux de faire le bilan du service French Tech Central, que la capitale bordelaise a été la première à mettre en place en France, et « qui vise à faciliter la rencontre entre nos adhérents entrepreneurs et une vingtaine d’acteurs publics via une plateforme unique. Nous comptabilisons 200 rendez-vous au 2e semestre 2020, c’est un vrai succès », estime Cyril Texier.

 

FACILITER L’ACCÈS AUX INVESTISSEURS

Toujours dans cette volonté de jouer un rôle « d’animateur et de facilitateur », l’association vient également de lancer à Bordeaux un nouveau rendez-vous mensuel à destination de ses adhérents : « Meet your VC » (pour « venture capital »). « L’idée ici est de réunir nos entrepreneurs avec les investisseurs locaux, qui sont nombreux. Il n’y a jamais eu autant de capitaux sur la table en France, mais c’est important de se rencontrer et de bien choisir », selon Cyril Texier, qui rappelle que les start-ups néo-aquitaines ont doublé le montant de leurs levées de fonds entre 2016 et 2020, passant de 50 à plus de 100 millions d’euros.

Pas assez cependant pour que plus de deux entreprises régionales ne figurent aux indices FT120 et Next40, dédiés aux entreprises en hypercroissance : les Girondins de Géosat (voir EJG du 4/09/20) et les Lot-et-Garonnais d’Ultra Premium Direct. « Ce n’est pas une fin en soi ou un objectif pour nos entreprises de faire partie de ces classements. Les critères utilisés (valorisation d’au moins un milliard de dollars, levée de fonds supérieure à 100 millions d’euros, forte croissance du chiffre d’affaires…) ne collent pas avec notre écosystème, où il y a beaucoup de création d’entreprises, de 3 à 10 salariés et sur des marchés très innovants », insiste Cyril Texier. « Ce qui compte en revanche, c’est qu’une dizaine d’entreprises du Next40 comme Back Market, ManoMano ou Mirakl ait ouvert une filiale en région Nouvelle-Aquitaine. Cela démontre l’attractivité du territoire », conclut l’entrepreneur, qui vient d’annoncer son départ de Dydu pour se consacrer à « d’autres projets ». Celui qui préside l’association depuis 2019 compte bien « se représenter au Board » (comité de pilotage, NDLR) cette année. Et pourquoi pas obtenir un second mandat de président de French Tech Bordeaux.

Il n’y a jamais eu autant de capitaux sur la table en France, mais c’est important de se rencontrer et de bien choisir

FRENCH TECH BORDEAUX EN CHIFFRES

410 adhérents au premier trimestre 2021 (408 sur toute l’année 2020)
Plus de 100 millions d’euros levés en 2020 par les adhérents
Des adhérents qui représentent 20 000 emplois en 2020 (hors grands groupes)
200 RDV organisés via French Tech Central
3 Job Connects prévus en 2021

METTRE L’ACCENT SUR LA RESPONSABILITÉ

Outre l’emploi et l’inclusion, French Tech Bordeaux s’est aussi donné pour mission de sensibiliser ses entreprises-adhérentes à « la responsabilité », et notamment concernant les données. Si pendant des années, la question de la souveraineté, la sécurité, la politique de confidentialité, et donc le lieu de stockage des données a été centrale, c’est désormais l’aspect environnemental qui est mis en avant. « Nous échangeons avec les entrepreneurs en soulevant la question de la consommation d’énergie des serveurs. Savoir comment sont hébergées les données, connaître et maîtriser l’énergie consommée par les datas centers, c’est ce qui sera important demain », assure Cyril Texier.

DYDU LÈVE 6,3 MILLIONS D’EUROS

L’éditeur de logiciels spécialisé dans la création de robots conversationnels intelligents (chatbots, voicebots, callbots), fondé en 2009 par Cyril Texier, Jérôme Vérité et Mathieu Changeat annonce une levée de fonds de 6,3 millions d’euros. Réalisé auprès d’Entrepreneur Invest, accompagné du Crédit Agricole et de la Bpi, ce tour de table doit permettre à la société installée à Paris, Bordeaux et Medellin (en Colombie) d’accélérer ses développements technologiques avant de s’ouvrir au marché européen. « Les premiers investissements seront consacrés aux équipes produits et R&D, avant de s’étendre aux équipes commerciales et marketing pour développer encore davantage la dynamique en France cette année et en Europe en 2022 », annonce dans un communiqué Christophe Bonichon, directeur général de Dydu, qui devient actionnaire de la société en lieu et place de Cyril Texier.

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