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Angélique Gascoin, L’Onglerie : La volonté jusqu’au bout des ongles

Portrait de l'été : Angélique Gascoin a quitté son Nantes natal et vendu ses salons de L’Onglerie pour s’installer en Gironde et racheter la franchise née à Bordeaux il y a 40 ans. Portrait d’une jeune entrepreneure volontaire.

Angélique Gascoin, L’Onglerie

Angélique Gascoin, pdg de l'Onglerie © Nathalie Vallez

On dit souvent « Un mal pour un bien ». Ce proverbe illustre bien le parcours d’Angélique Gascoin. Lorsque, à tout juste 25 ans, son employeur lui met la pression pour partir à Paris, elle refuse et décide de lancer sa propre affaire ; c’est le début de l’aventure L’Onglerie.

SOIF D’APPRENDRE

« L’école, ce n’était pas trop mon truc », confie-t-elle. Mais elle a la bosse des maths et aime apprendre. Son bac en poche, cette Nantaise trouve son premier job à 18 ans, chez Rexel (qui vend du matériel électrique NDLR). La voilà à l’accueil : « Et j’ai monté les étages en même temps que j’ai gravi les échelons », s’amuse-t-elle. Elle finit par gérer tous les budgets marketing de l’ouest de la France : « Soif d’apprendre. Nouveaux challenges. Ça a toujours été mon plaisir », se satisfait-elle. C’est à ce moment-là que sa direction lui demande de développer au national une application qu’elle a créée avec une collègue. Mais elle préfère favoriser sa vie de famille et refuse : « J’étais cliente de L’Onglerie et j’ai appris, en me faisant faire les ongles, que le salon était à vendre ». Une évidence : « Pourquoi pas moi ? ».

Et j’ai monté les étages en même temps que j’ai gravi les échelons

4 SALONS DANS LA RÉGION DE NANTES

Après quelques rebondissements, elle achète son premier salon en 2005 en tant que franchisée. Elle suit la formation de 2 mois à Bordeaux : « Il y a eu des moments de solitude », se remémore-t-elle, « mais j’ai adoré. La partie technique m’a beaucoup plu, mais ce que j’ai préféré c’est la partie entrepreneuriat ». Elle continue de se développer : achète un 2e salon « à la barre du tribunal » en 2009, puis développe un nouveau concept pour son 3e salon (2012), et enfin ouvre son 4e et dernier salon dans le centre de Nantes en 2016. Son secret ? « J’ai le goût du travail, de l’effort, de la persévérance. » Elle est aussi humble, aime le travail d’équipe. Et puis, le modèle lui convient parfaitement : « La franchise nous aide énormément ». Elle va pouvoir se reposer et faire fructifier son affaire ? Mais non ! « J’avais fait le tour des boutiques, j’avais besoin d’un nouveau challenge, alors j’ai approché les 3 (précédents) associés de l’enseigne. »

LA VIE BORDELAISE

En 2017, elle propose d’entrer au capital : « ça a été un non catégorique », se souvient-elle, « mais je suis revenue à la charge ». Ils lui proposent finalement en 2018 de tout racheter : elle vend ses salons, embarque enfants et conjoint à Bordeaux, et là… tout tombe à l’eau. « Je me suis dit : c’est pas grave. Je vais en profiter pour reprendre mes études en finance et gestion. » Finalement, 2 ans plus tard, les négociations reprennent : « Je ne voyais pas ma vie autrement. Je vis L’Onglerie, j’ai toujours cru en cette marque ». Elle fonce et signe le 7 octobre 2021. Depuis, elle s’emploie à moderniser tout le réseau, des magasins vieillissants aux process de formation et de prestation. Une obstination qui a porté ses fruits. « Quand je vous dis que je suis pugnace ! »