EJG : Quel est le sens de votre démarche et que souhaitez-vous développer à l’APACOM ?
Odile Seiter : « Si je suis membre depuis une quinzaine d’années, ce n’est que depuis deux ans que je me suis vraiment investie au sein de cette association, via l’animation d’un groupe métiers, celui de « patrons » d’agences de communication, toutes spécialités confondues. Le Collège Agences réunit des managers qui ont besoin de parler, sont curieux des expériences de pairs et prodiguent des conseils au besoin. L’énergie qui s’y déploie est très stimulante, surtout dans la période que nous connaissons, chahutée pour nos entreprises et nos équipes. J’y retrouve des valeurs communes à celles du Centre des jeunes dirigeants (CJD) dont j’ai été membre active pendant 7 ans. Une première expérience associative qui m’a permis de découvrir des secteurs d’activité et d’appréhender les problématiques d’autres dirigeants de PME. Aujourd’hui, c’est la même envie qui m’anime mais auprès de confrères et partenaires, dans le secteur qui est le mien. Parmi les projets qui me tiennent à cœur, continuer à conjuguer des temps et des sujets qui font sens pour tous les communicants dans une démarche collective, et une « offre de services » assez large et technique pour contenter chaque adhérent. C’est pour moi un des axes fondamentaux de notre association qu’il faut continuer d’animer. Nicolas Chabrier, qui vient de terminer son mandat de président, a réussi en pleine crise sanitaire cet exercice d’équilibriste avec brio. Autre sujet qui guidera ces deux prochaines années, c’est porter l’enjeu de responsabilité sociétale et environnementale de nos métiers de communicants. Les modes de consommation évoluent, les aspirations changent, les transformations sont lancées… Davantage de sens, plus de cohérence et de congruence dans nos activités sont devenus impératifs. La communication doit accompagner voire favoriser ces changements profonds. À ce titre, Com’Avenir, le « laboratoire d’idées » de l’APACOM en la matière doit essaimer au sein de nos commissions et nos actions dès ces prochaines semaines, et tous nous inciter à faire preuve de plus de bon sens dans nos pratiques. Enfin, ma fibre économique et mon appétence pour l’Entreprise au sens large m’amèneront naturellement à favoriser le dialogue entre l’APACOM et les réseaux d’entrepreneurs, les clubs d’entreprise et les acteurs économiques du territoire. »
Davantage de sens et plus de cohérence dans nos activités sont devenus impératifs

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EJG : Nous vivons actuellement une crise sanitaire et économique d’envergure mondiale. En novembre dernier, vous aviez présenté les résultats d’une étude menée par l’APACOM qui avaient acté d’un impact fort de la crise sur les métiers de la communication. Comment se porte le secteur actuellement ? (Évolution de chiffres d’affaires ? Emplois ?)
O. S. : « Nous constatons des disparités selon les métiers et les structures qui les portent. Les « généralistes » ont craint une très forte baisse d’activité, finalement atténuée, la fin d’année ayant rattrapé en partie le coup d’arrêt porté par le 1er confinement, en mars et avril. Les indépendants semblent avoir été les plus chahutés : à octobre 2020, date de notre enquête menée auprès de nos adhérents, 67 % des agences et indépendants disent avoir subi une perte de leur chiffre d’affaires par rapport à 2019, et 31 % d’entre eux affichent une perte de plus de 50 %. Côté annonceurs, publics et privés, ils sont 39 % à avoir réduit leur budget de communication en 2020 (de 25 % à 50 % pour 48 % d’entre eux et de plus de 50 % pour 19 % d’entre eux). 24 % des annonceurs ont reporté sur 2021 une partie de leur budget de communication. Si l’on zoome sur le secteur le plus touché, l’annulation en chaîne des événements BtoB et grand public d’envergure, comme des réunions et séminaires de quelques dizaines de participants, fige toujours un grand nombre d’acteurs de l’événementiel. Du lieu d’accueil à la production audiovisuelle, en passant par l’animation ou la restauration,… Des milliers d’emplois sont en jeu et le manque de visibilité est préoccupant. De nombreux professionnels se sont réinventés certes, ont ca…