Elle a fait des difficultés un moteur. Sans jamais dévier de ses objectifs. Et si Séverine Goasguen « ne rêvait pas d’être cheffe d’entreprise », l’occasion de lancer l’institut d’études et de sondages Cohda lui a « permis d’aller au-delà de ce [qu’elle] pensait être en capacité de faire », reconnaît-elle. Tout commence en 1997, lorsqu’elle développe et dirige l’activité Études et sondages de Teleperformance, le leader mondial des centres d’appels. Quatorze ans plus tard, l’entre- prise décide de recentrer ses activités et de fermer cette division, dans le cadre d’un Plan de sauvegarde l’emploi (PSE). « L’idée de sauvegarder les emplois m’a portée. J’ai donc proposé de reprendre l’activité, convaincu une partie de l’équipe de me suivre et négocié les indemnités du PSE contre une subvention de Teleperformance », retrace-t-elle. Démarrant l’entreprise avec une structure importante, composée d’une trentaine de personnes, Séverine Goasguen décide de faire grandir Cohda par le chiffre d’affaires. « Conserver les équipes était mon unique but », tranche-t-elle.
L’idée de sauvegarder les emplois m’a portée
C’est pourquoi l’entreprise ne propose toujours aujourd’hui que des études made in France, réalisées depuis Bordeaux principalement, et « ferme les portes aux clients qui nous demandent de les produire ailleurs. C’est un choix que je défends depuis le départ. Ce sont les fondations même de Cohda, et cela a un certain coût », admet Séverine Goasguen.
TRANSFORMER LES ORGANISATIONS
Anagramme d’ad hoc, car ses études sont toutes créées sur mesure, Cohda souhaite mettre ce « métier noble au service des sujets territoriaux et de société ». L’institut fait aujourd’hui référence pour les études consacrées à l’insertion professionnelle, les observatoires de loyers, le décrochage scolaire, les pratiques digitales des entreprises, la relation clients ou encore les risques psychosociaux. « Notre mission est d’accompagner les décideurs dans leur prise de décision en leur apportant des éclairages sur leur marché, leur cible, leur secteur, en partant de l’humain », résume Séverine Goasguen.
Tout est conçu et réalisé en interne : « nous construisons la méthodologie, en définissant le meilleur mode de collecte des don- nées (appels téléphoniques, SMS, onli…