Certains auraient tendance à l’oublier mais l’économie française est insérée, d’une part, dans la zone euro, et d’autre part, dans l’économie mondiale. Le contexte macroéconomique influencera donc nécessairement les décisions de politique économique du futur gouvernement. Les décisions de politique monétaire de la BCE et les marges de manœuvre de la politique budgétaire française dicteront ses choix économiques. On comprend que, derrière les promesses électorales, l’exercice du pouvoir s’inscrira dans une autre réalité.
STABILISATION ÉCONOMIQUE
La politique monétaire et la politique budgétaire ont pour objectif commun la stabilisation économique. La politique monétaire s’occupe principalement de lutter contre l’inflation (2 % par an dans la zone euro). Quant à la politique budgétaire, elle est concentrée sur la production et l’emploi. L’épisode de la crise sanitaire a montré que ces deux politiques pouvaient intelligemment collaborer pour contribuer à la stabilisation : c’est le fameux policy mix. Ces dernières années ont été ainsi marquées par la dominance budgétaire.
Dans un contexte de faible inflation, la politique monétaire de la BCE s’est, en effet, montrée très accommodante : l’économie européenne a été inondée de liquidités et l’endettement public et privé s’est réalisé à des taux d’intérêt historiquement faibles, voire négatifs. Les États de la zone euro, notamment l’État français, ont pu alors financer les nécessaires mesures d’urgence, par le déficit budgétaire et donc l’accumulation de dette (115 % du PIB fin 2021). La politique budgétaire a pu jouer son rôle d’amortisseur sans tenir compte des règles fixées par le pacte de stabilité et de croissance et sans se soucier des conditions d’endettement. Ce policy mix a produit des résultats spectaculaires, puisque les effets négatifs de la crise ont été rés…
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