Désormais on ira au Point Rouge pour son bar à cocktails et pour la cuisine de Christophe Girardot. Le chef étoilé a en effet rejoint l’établissement il y a six mois et propose une carte très inspirée mêlant avec brio et inventivité savoir-faire traditionnel et notes contemporaines.
On ice
Au bar, ambiance tamisée et mur de spiritueux, on ne fera pas l’impasse sur un cocktail : traditionnel, signature ou sans alcool (mocktail), inventif, parfaitement dosé et joliment présenté. « Le barman accompagne le client dans son choix, à la fois d’alcool mais aussi s’il veut un cocktail désaltérant, pétillant, floral, etc. », précise Gaël Geffroy, gérant de cet établissement qu’il a créé il y a neuf ans. Et il y a le choix : 120 cocktails déclinés dans un guide qui retrace 200 ans d’histoire de mixologie.
À moins que l’on se plonge dans la carte des spiritueux (il faudra plusieurs heures !). La maison a aussi investi dans une machine à glace qui prépare de grands blocs découpés avec des formes spéciales pour rafraîchir savamment les différents cocktails. On les accompagne de petits mets inspirés (autour de 10 euros) comme ces mini-burgers de cochon ibérique, ces œufs mayo 520 secondes ou encore cette ventrèche de thon confite. Le chef réinvente audacieusement les tapas à la française !

© Le Point Rouge
Lièvre à la royale
Côté restaurant, l’ambiance est tout aussi feutrée et l’assiette ravit. En entrée, l’escalope de foie frais de canard à l’huître et citron jaune confit affole les papilles. En suivant, le parfait plat de saison Saint-Jacques voilée de lard colonata, butternut confit, jus de viande à la châtaigne enchante. À moins que l’on se laisse tenter par un savoureux et si mythique lièvre à la royale, tradition française, étonnamment accompagné de tagliatelles au cacao.
Et pour terminer, pourquoi pas un cubique chocolat multitextures qui nous laisse pantois. Ou, pour faire plus léger, un étonnant citron en trompe-l’œil sur petit baba agrumes ! Une mention particulière pour la carte des vins qui impressionne tant par sa richesse que par ses références pointues dans le Bordelais et l’ailleurs. Et comme le dit l’adage : « Goûter des vins d’ailleurs n’est pas renier sa culture mais entretenir sa passion ».

Betterave concassée comme un tartare ! © Nathalie Vallez
Établissements bordelais iconiques
Christophe Girardot fait partie de cette génération de chefs qui maîtrise son art et peut s’adonner sans risque à sa créativité. Formé dans des établissements bordelais iconiques tels que Jean Ramet et Rouzic, il a ensuite fait ses classes chez Guérard, avant de prendre la tête d’établissements prestigieux tels que la Table de Montesquieu, La Guérinière puis le Paradoxe.
« Michel Guérard m’a appris le goût, se souvient-il. Il ne supportait pas les aliments alignés, il fallait toujours que ce soit un peu enfoui. D’autres m’ont appris la rigueur. » Un parcours riche en rencontres et anecdotes, et un savoir-faire qu’il essaie de transmettre à son tour avec sa brigade, jeune et enthousiaste !
Christophe Girardot fait partie de cette génération de chefs qui maîtrise son art et peut s’adonner sans risque à sa créativité