MyPal, une appli pour la meilleure soirée
À 21 ans, Loris Helleux est le fondateur de MyPal, une nouvelle application bordelaise. Entre doute, joie, et organisation : de nombreuses émotions ont accompagné ce jeune entrepreneur dans la réalisation de son projet.
« Je n’avais pas envie de suivre le cursus normal d’une personne en école de commerce », déclare Loris Helleux, fondateur de MyPal, une nouvelle start-up bordelaise. MyPal, c’est une application qui permet à l’utilisateur de trouver des soirées autour de lui, mais aussi d’en proposer chez lui. Cette idée, ce jeune entrepreneur la tient de sa propre expérience :
« C’était juste après le premier confinement, j’étais dans un bar et j’avais une soirée de prévue, mais elle a été annulée. À ce moment-là, on entendait la musique et voyait les jeunes aller en soirée. Je me suis dit que c’était vraiment dommage qu’il n’y ait pas d’application qui me permette de trouver une soirée de substitution autour de moi ». Alors, à coup de dizaines de pages Word, le jeune créateur a monté son projet du début à la fin : « À ce moment-là, j’avais 19 ans et je ne savais pas du tout ce que je devais faire pour créer une application, j’écrivais tout ce qui me passait par la tête ». « J’ai utilisé la technique de l’inversion : je prenais mon projet, et j’imaginais tous les points négatifs que pourraient me donner les gens, pour mettre mon projet plus bas que terre afin qu’il soit de plus en plus solide, voire parfait », conte le jeune étudiant.
LE STATUT D’ÉTUDIANT ENTREPRENEUR
« Après, j’ai eu le statut d’étudiant-entrepreneur » : il s’agit d’un réseau, validé par l’État, Pépite France. Pour obtenir ce statut, il faut passer devant un jury, qui décide si le projet est concret. « C’est quelque chose que je conseille à tous les jeunes qui veulent entreprendre pendant leurs études, tu rencontres plein d’entrepreneurs et il y a un vrai accompagnement », indique-t-il. MyPal, c’est aujourd’hui une équipe de 4 personnes : il travaille avec son frère qui est Community manager, son meilleur ami qui est responsable commercial, et le meilleur ami de son frère qui est directeur artistique.
L’application, disponible sur l’App Store depuis le 5 mai, est dans un premier temps, mise en place sur Bordeaux. « Ensuite notre objectif serait de lever des fonds et de monopoliser toute la France. »
LA SÉCURITÉ : UNE PRIORITÉ
« La sécurité, c’est une priorité pour nous » : l’étudiant en commerce indique que pour utiliser l’application, il est nécessaire de fournir une pièce d’identité, et que cette dernière soit validée par leur équipe pour avoir accès aux soirées. « Cela va nous permettre, s’il y a un problème à une soirée et qu’il y a des preuves, d’avoir la possibilité d’engager des poursuites en fonction du souci », argumente-t-il. Par ailleurs, l’appli reprendra le même système de notation et de commentaire qu’Airbnb ou Blablacar. Le but est de permettre à chacun d’avoir une moyenne et de faciliter le choix des personnes que l’utilisateur souhaite accepter à sa soirée. « L’adresse ne sera pas non plus donnée tout de suite, il y aura d’abord un arrondissement, puis toutes les informations concernant la soirée seront transmises une fois que l’organisateur de la soirée aura accepté la personne », précise-t-il. Pour le jeune entrepreneur, le parcours n’a pas toujours été simple.
L’appli est disponible depuis le 5 mai sur l’App Store
« Même le dire à mes proches a été une épreuve, c’était vraiment dur. En partie parce que le chemin est extrêmement long, il faut de l’argent, c’est un truc de fou quand tu as cet âge-là », confie-t-il. L’étudiant pointe le manque de confiance en soi plutôt que l’âge : « J’avais peur mais encore aujourd’hui, on a plein de retours positifs, je crois fort en ce projet, mais il y a toujours ce syndrome de l’imposteur où on se dit : « mais pourquoi moi ? »». Le créateur de MyPal ne regrette pas son expérience, mais nuance tout de même : « Maintenant, j’adore les retours négatifs, ça me permet de rendre mon projet encore plus solide ».
« On a la chance de vivre dans une société où nous pouvons faire ce qu’on veut, ce qu’on aime, et c’est une chance incroyable », se réjouit Loris Helleux.
Nahia : entre étude et freelance
Nahia Uhart travaille comme Community manager freelance depuis le mois de janvier, tout en étant étudiante. Un travail qui demande de l’organisation, mais qui n’est « que du positif ».
Passionnée par le monde professionnel, Nahia Uhart a décidé de se lancer en freelance en parallèle de ses études.
Étudiante en troisième année à l’EFAP Bordeaux, elle a commencé son activité de Community manager en janvier dernier, à 21 ans. « J’ai eu une opportunité, donc je me suis dit « autant me lancer »», développe l’étudiante. Accompagner des clients afin de gérer leurs réseaux sociaux, établir une stratégie pour ces derniers, créer leurs posts, le design, ou encore réaliser des vidéos : autant de compétences que Nahia Uhart met au service de ses clients. « Je fais ça pour un client actuellement, et potentiellement d’autres si ça vient », précise-t-elle.
ENTRE ORGANISATION ET EFFICACITÉ
« Ça demande beaucoup d’organisation, mais ça se fait » : travailler en parallèle de ses études n’est pas toujours facile. Nahia Uhart, a pourtant décidé de relever le défi : « Pendant notre cursus, chaque année, nous avons des stages, et j’apprécie beaucoup ce côté professionnalisant. Alors, pendant les heures de cours, ça me manquait de ne pas avoir ce côté professionnel, de ne pas forcément acquérir de compétences dans le domaine ». Privilégiant la pratique au théorique, l’étudiante se posait déjà des questions depuis quelques mois, « mais je ne savais pas trop comment me lancer, démarcher des entreprises qui seraient d’accord pour me payer, surtout pendant la période du Covid ». « Ça s’est fait un peu au fur et à mesure », confie-t-elle.
J’ai eu une opportunité, donc je me suis dit « autant me lancer »
« CE N’EST QUE DU BÉNÉFICE »
La jeune freelance a dû faire face aux difficultés inhérentes à la création et à la gestion d’une entreprise : administration, factures, URSSAF… « Mais c’était aussi définir mes tarifs, mes prestations, suivre le fait que les clients payent à l’heure, relancer lorsqu’ils ne payent pas : c’est un peu délicat au départ », détaille-t-elle. « Au final, ce n’est que du bénéfice, ça rapporte du réseau, des contacts et ça permet de développer énormément de compétences et de responsabilités. Quand on fait le travail sérieusement, il n’y a que du positif », assure la jeune Community manager.
KLOUD Hemp Innovation : Boissons nouvelle génération
Maxime Bouché, 22 ans, et Grégoire Bergès, 23 ans, lancent un produit inédit : KLOUD, des boissons au CBD et légèrement alcoolisées. Tous deux étudiants en commerce, ils jonglent entre études et entrepreneuriat.
C’est le meilleur moment pour prendre des risques. » Maxime Bouché et Grégoire Bergès viennent ainsi de lancer leur projet : KLOUD, des boissons au CBD et légèrement alcoolisées. La composition est la suivante : une boisson alcoolisée type « hard seltzer », avec une faible teneur en alcool mais aussi peu calorique, mélangée à une légère quantité de CBD. « Nous, ce qu’on veut, c’est offrir une expérience de consommation festive, responsable et équilibrée », insistent les deux entrepreneurs. Ils veulent proposer un moyen de responsabiliser la consommation d’alcool. Vendus en canettes, les produits qu’ils souhaitent proposer reprennent 3 recettes de cocktails : le gin tonic, le mojito et le cosmopolitan. Ils sont les cocktails prêts-à-boire les moins caloriques du marché. Les étudiants entrepreneurs sont partis de certains constats : consommation irresponsable d’alcool chez les jeunes, boissons beaucoup trop caloriques, plus de 600 000 Français intolérants au gluten donc privés de la majorité des bières… Les jeunes créateurs expliquent que la consommation de CBD en soirée permet d’apaiser les douleurs liées à l’anxiété sociale : « le mix de ces deux solutions, CBD Drinks et Hard Seltzer, permet de créer une atmosphère de détente et de félicité tout en gardant le côté festif alcoolisé ».
ENTRE MOTIVATION ET DÉTERMINATION
Maxime Bouché et Grégoire Bergès, tous deux étudiants en école de commerce (respectivement à l’IéSEG et à l’ESSCA), souhaitent d’abord localiser leurs produits en région Nouvelle-Aquitaine, puis s’étendre au niveau national, voire européen : « on veut développer le produit localement, avec des partenaires locaux, ensuite le but est de s’étendre partout en France et ça, ça passe par une équipe soudée, une marque crédible et un développement dans la grande distribution ».
Pour entreprendre, la jeunesse c’est le meilleur moment, parce qu’on n’a rien à perdre
« C’est à force de motivation, de détermination, de travail pur et dur » : pour rendre ce projet réalisable, les deux jeunes entrepreneurs sont passés par diverses étapes. D’abord des débriefings, des études et analyses de marchés, un business plan mais aussi le soutien des proches, sur le plan financier comme moral, et par l’aide d’un incubateur : Bordeaux Technowest. Ils sont, en effet, incubés au département « WineTech & FoodTech » depuis octobre 2021.
« L’INNOVATION AVANCE PLUS VITE QUE LA RÉGLEMENTATION »
« C’est très challengeant » : jongler entre études et création d’entreprise peut s’avérer difficile. Maxime Bouché et Grégoire Bergès réalisent leurs stages au sein de leur boîte, et souhaitent obtenir le statut d’étudiant-entrepreneur, afin de pouvoir se consacrer pleinement au projet. Au-delà de cette organisation, les deux jeunes relèvent deux autres problématiques. Le manque d’expérience dans l’agro-alimentaire : « lorsque les gens repèrent ce manque d’expérience, ils nous proposent souvent des prix plus élevés, il faut donc vérifier toutes les informations qu’on nous donne. Cela passe par de la recherche, des benchmarkings fins et des décisions réfléchies sur le moyen et long terme ». Aussi, la réglementation interfère dans le développement de leurs produits : les deux entrepreneurs sont toujours en attente de la certification de taxe d’alcool qu’ils devront à l’État.
« L’innovation, comme on le sait, avance toujours plus vite que la réglementation, et nous en ce moment, on est un peu bloqué parce que les douanes ne sont pas à jour sur les questions de cannabinoïdes et notamment de boisson au CBD et alcoolisée, surtout depuis les annonces du début d’année », déplorent-ils.
« Le fait d’être jeune, c’est un gros frein, parce que les gens ne nous font pas confiance. » En se lançant dans l’entrepreneuriat en ayant la vingtaine, certains jeunes se retrouvent confrontés à des a priori. Le manque d’expérience et de capital sont les principales entraves pour des jeunes qui hésitent à entreprendre : « C’est un frein, mais ce n’est pas une excuse », nuance Maxime Bouché. « Il y aussi des personnes très bienveillantes, qui baissent leurs prix justement parce qu’on débute, et qui nous accompagnent du début à la fin », ajoutent-ils. Pour ces jeunes entrepreneurs, il n’y a aucun doute : se lancer à cet âge, « ça forge ». « Pour entreprendre, la jeunesse c’est le meilleur moment, parce qu’on n’a rien à perdre, tout à apprendre et à gagner », certifient-ils. Maxime Bouché et Grégoire Bergès étaient en financement participatif jusqu’au 1er mai. L’objectif : récolter 5 000 euros afin de pouvoir lancer leur première collection. Ils ont pu récolter 108 %, soit 5 415 euros.
Antoine : un nouveau départ
Antoine Martin, 21 ans, a décidé d’arrêter ses études pour se lancer dans l’auto-entrepreneuriat. Un choix dicté par le confinement, mais le chemin n’est pas facile pour travailler en freelance.
« C’est dans mon objectif de vie, de pouvoir être libre, à mon compte. » Antoine Martin s’est lancé dans l’auto-entrepreneuriat en septembre 2021. Étudiant dans la direction artistique et le graphisme, il a décidé d’arrêter son cursus au bout de 3 ans (au lieu de 5 ans), et de tenter la pratique du travailleur freelance : « J’ai voulu me lancer pour une année test, voir comment ça se déroulait et surtout savoir si j’en étais capable ». Ce choix découle pour Antoine Martin du confinement et de comment se déroulaient ses cours, mais aussi de ses expériences professionnelles précédentes : « Les dernières expériences que j’ai eues, dans le monde du stage et du graphisme, ont été un peu décevantes. Travailler en entreprise me plaisait moins, j’avais moins la main sur ce que je produisais, et cette atmosphère me convenait moins ».
En étant jeune, on peut être jugé sur l’expérience
C’est suite à la fin d’un stage, au mois de septembre, que le jeune étudiant décide de ne pas poursuivre sa quatrième année. « J’avais déjà rempli les papiers et je m’étais déjà renseigné, et en septembre, je me suis dit : « ça y est, je suis en activité »», confie Antoine Martin. Création de logo, identité visuelle, illustration, web ou encore graphisme : les entreprises et les particuliers commencent à solliciter les services du jeune entrepreneur.
« J’ai commencé à créer mon site Internet pour pouvoir démarcher les clients », indique-t-il. Pour lui, devenir auto-entrepreneur n’a pas toujours été simple : « Le monde de la paperasse, et les démarches à suivre m’ont posé des problèmes ».
« Il y a aussi le fait que c’est un métier où on va valoriser le travail qu’on fournit, mais étant jeune, on peut aussi être jugé sur son expérience », argumente-t-il.
DEVENIR PLUS AUTONOME
« Ça m’a permis de devenir plus autonome, d’avoir plus confiance en mon travail » : il relève surtout du positif de sa décision de devenir auto-entrepreneur. Pouvoir obtenir des retours directs sur son travail, ainsi que savoir comment cela se passe dans le monde professionnel, sont des aspects avantageux de l’activité en freelance pour le jeune directeur artistique : « Commencer à comprendre comment interagir sur le business plan, comment bien parler, etc. Ça permet de savoir si on a les qualités requises », insiste-t-il. « Si je ne le faisais pas cette année, je ne l’aurais peut-être jamais fait, je n’aurais jamais eu le courage de le faire les années suivantes », conclut le jeune créatif.