Couverture du journal du 01/05/2025 Le nouveau magazine

Gironde : la fédération française du bâtiment fait 15 propositions pour renouer avec la croissance

Gironde – Les adhérents de la fédération française du bâtiment se sont retrouvés mi-avril à Bruges pour les assises du bâtiment. À cette occasion, les représentants des différents pôles ont présenté 15 propositions concrètes et positives, fruits d’une concertation approfondie.

Fédération française du bâtiment, FFB Gironde

Les représentants de la fédération française du bâtiment Gironde: Thomas Page, Nathalie Laporte, Jérôme Banderier, Thierry Leblanc et Jonathan Prévereaud. © Nathalie Vallez

« Quand le bâtiment va, tout va ». Force est de reconnaître que ce n’est plus le cas depuis plus de deux ans. Alors que le logement traverse une crise sans précédent, la section girondine de la fédération française du bâtiment (FFB) s’est réunie, à Bruges, le 16 avril dernier pour la 2e édition des assises du bâtiment. Élus locaux, représentants économiques, pouvoirs publics et professionnels du bâtiment ont débattu autour du thème « Construire ensemble : penser le parcours résidentiel au service des territoires et des citoyens ».

À cette occasion, une délégation constituée de Thierry Leblanc, président de la FFB Gironde, Nathalie Laporte, vice-présidente de la FFB et présidente de la CMA Gironde, Jérôme Banderier, président de l’union pour le logement en Gironde (ULG), Jonathan Prévereaud, élu FFB et vice-président pôle habitat, Thomas Page, élu FFB et Maxime Bonpays, délégué général de la FFB ont présenté 15 propositions concrètes. Celles-ci émanent d’une concertation et d’un travail menés avec les 60 adhérents de l’organisation professionnelle départementale.

Adapter les logements

« Être force de propositions » c’est le souhait de la délégation du BTP qui s’efforce de rester positive malgré la sinistrose actuelle. Ainsi, Thomas Page, a présenté les préconisations pour une meilleure adéquation des besoins et services : adapter les logements au vieillissement de la population (intensification des aides MaPrimAdapt’), favoriser la reconstruction de la ville sur la ville dans (évolution du PLU), la réhabilitation des bâtiments abandonnés en zone rurale et enfin l’accélération des dossiers MaPrimRévov’.

À ce propos, l’élu en charge de la transition énergétique a remarqué qu’alors que les dossiers sont traités en trois semaines en Charente (un des meilleurs temps de traitement du territoire), ils souffrent d’une attente de plusieurs mois dans la métropole bordelaise. Nathalie Laporte a, quant à elle, proposé des mesures pour soutenir la compétitivité des entreprises : réduire les délais de paiement des comptables publics, alléger les procédures administratives et faciliter la mobilité des entreprises en créant une voie de circulation professionnelle sur la rocade, et en proposant des abonnements de stationnement adaptés dans les centres-villes.

Anticiper le redémarrage de l’activité

La 3e thématique de propositions concerne le « mieux vivre ensemble » avec la création d’une charte RSE pour entreprises et entités signataires autour d’actions clés concernant, entre autres, les conditions de travail, la loyauté des pratiques et la gouvernance. Les délégués ont également préconisé des déchetteries spécifiques pour les professionnels ainsi qu’un plan national et départemental de la main-d’œuvre du bâtiment : « Il faut anticiper le redémarrage de l’activité, a souligné Jonathan Prévereaud, car on constate une perte de compétences ». Précisant ainsi qu’à fin décembre 2024, le secteur de bâtiment a perdu 5 000 emplois en 4 ans. « On espère qu’on a touché le fond et qu’on ne descendra pas plus bas. »

Entre 2020 et 2024, le secteur du bâtiment a perdu 5 000 emplois

Ne pas descendre plus bas

Les chiffres sont accablants : le nombre de constructions de maisons individuelles en Gironde (5 000) a été divisé par deux en 10 ans. Sur 2022 et 2023, le département a perdu 220 millions de recettes de droits de mutation (sur les ventes de logements neufs et anciens). La problématique concerne également la promotion immobilière qui connaît « un grand trou d’air ». Quant au marché de la rénovation énergétique, on est sur une augmentation de 1,7 %, des chiffres décevants pour les professionnels du secteur.

Enfin, la délégation a plaidé pour un dialogue public/privé renforcé : organiser des concertations régulières, développer les canaux de communication pour informer les entreprises locales, créer un interlocuteur municipal pour faciliter les échanges et mettre en place un guichet unique pour flécher les aides et subventions. « Un mouvement collectif qui refuse le fatalisme et choisit l’action, convaincu que l’avenir se construit à plusieurs… a argumenté le président Thierry Leblanc. C’est à la fois l’ambition de ces assises du bâtiment et l’état d’esprit de notre fédération ».