Couverture du journal du 19/04/2024 Le nouveau magazine

Janine Robin, le maillot de bain en héritage

GUJAN-MESTRAS. La marque de maillots de bain Janine Robin, créée en 1948, a bâti sa renommée sur sa technicité et son maintien adapté à tous les types de morphologies. Sa nouvelle marque, Laura by Janine Robin, vient compléter la gamme en modernisant matières et imprimés.

Janine Robin, maillots de bain, 2024

© Janine Robin

Dans la famille Tiba, on entreprend depuis déjà 75 ans. « Tout a commencé avec mon arrière-grand-mère, Andrée Tiba, qui a créé la marque Janine Robin en 1948 », retrace Laura Tiba, passionnée de mode et gérante de la société depuis 2020, après que son père Patrick a pris sa retraite. C’est avec l’arrivée des congés de 1936 que cette Bretonne issue d’une famille de chapeliers a l’idée de se lancer dans la confection de maillots de bain. Elle ouvre une petite boutique à Paris, dans le sous-sol de laquelle elle installe son atelier de confection.

La demande est telle qu’avec son fils Roger, ils cherchent un outil de production pour industrialiser la marque. « En 1963, ils rachètent le corsetier Le Furet, près de Langon, c’est ainsi que nous nous sommes installés en Gironde », continue Laura Tiba. Le siège de l’entreprise, son bureau de style et son entrepôt logistique sont basés à Gujan-Mestras depuis 2016, « au plus près du bassin d’Arcachon ». Et c’est dans son usine slovaque acquise il y a 25 ans que la marque, dont le chiffre d’affaires a atteint 3 millions d’euros en 2023, fabrique tous les maillots de bain. « Je m’occupe du design, des mises au point et des patronages dans mon bureau de style, puis tout est envoyé directement à l’usine pour la coupe et l’assemblage », explique-t-elle.

Janine Robin, maillots de bain

Andrée TIBA, créatrice de la marque Janine Robin, et son fils Roger, qui l’a rejoint. Elle imagine le nom Janine Robin en référence à l’actrice Dany Robin. Le prénom Janine étant quant à lui à la mode après-guerre © D.R.

Notoriété, ancienneté, légitimité

« J’ai toujours eu en tête de reprendre la marque, mais je souhaitais faire mes armes ailleurs », consent Laura Tiba, qui travaille pour Janine Robin depuis 2013, après deux années en tant que chef de produit chez Sonia Rykiel. À son arrivée, il était nécessaire de « relever l’entreprise. C’était un beau projet, un beau challenge ». C’est ainsi qu’elle imagine une nouvelle marque, Laura by Janine Robin, pour cibler une clientèle plus jeune.

« Notre métier, c’est la technicité du maillot de bain, avec énormément de découpes et de matières, dans un but de maintien pour toutes les formes de poitrine, et toutes les tailles, du 36 au 54, du bonnet A au bonnet G. Avec Laura by, nous proposons toujours le même maintien, mais les tissus sont moins sculptants, plus souples et les imprimés plus modernes », détaille-t-elle. Aujourd’hui, les deux marques pèsent chacune la moitié du chiffre d’affaires de la branche textile du groupe Tiba, « l’ensemble étant porté par la marque Janine Robin, sa notoriété, son ancienneté et la légitimité qu’elle a acquise », considère Laura Tiba.

Activité saisonnière

Employant une cinquantaine de personnes, dont une dizaine au siège de Gujan-Mestras, Janine Robin a une activité saisonnière par nature. « Comme nous faisons tout de A à Z, nous changeons de métier tous les 2 ou 3 mois, cela nécessite une certaine polyvalence. Pendant une période, nous créons les collections, faisons les prototypes, les shootings, ensuite la commercialisation B2B auprès des professionnels, la production, et enfin la vente B2C dans nos magasins », précise Laura Tiba. Janine Robin compte aujourd’hui 13 boutiques en nom propre à Paris et sur les littoraux atlantique et méditerranéen. « Nous sommes également présents dans les grands magasins et chez 150 revendeurs multimarques dans une dizaine de pays. Nous avons aussi beaucoup développé la vente en ligne ces dernières années, via notre site internet, et sommes présents sur les marketplaces telles que La Redoute, Amazon, VeePee ou Showroom privé », énumère la dirigeante.

 

Chaque année, nous rénovons des boutiques, comme celle d’Antibes en 2023

Toujours dans une démarche d’expansion et de renouvellement, la marque a commencé en 2020 à changer le design de ses magasins. « Nous avons refait tout le concept et chaque année, nous rénovons des boutiques, comme celle d’Antibes en 2023 », continue Laura Tiba. Les boutiques restent en effet essentielles dans la stratégie de développement de la marque. « Notre clientèle est encore très attachée à la vente physique, elles aiment toucher les produits et surtout les essayer. Nos clientes apprécient d’avoir du service et du conseil sur leur morphologie », relève-t-elle.

Janine Robin, maillots de bain

Janine Robin © D. R.

 

Janine Robin en chiffres

Date de création : 1948

Effectifs : 50 personnes

Boutiques : 13 en nom propre et 150 revendeurs

Chiffre d’affaires 2023 : 3 millions d’euros