Avec 10 % des Français déclarant avoir au moins une limitation sévère dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive, la question du handicap est devenue une affaire personnelle pour beaucoup. Sur les 6,8 millions de personnes en situation de handicap, 1,25 million bénéficiait en 2021 d’une AAH, l’allocation aux adultes handicapés, et plus de la moitié de ces dernières vivait seule selon les statistiques du ministère de la Santé. Parmi elles, seulement 300 000 personnes sont en France suivies par des établissements et services médico-sociaux dédiés. Avec un peu moins d’une place en établissement pour 4 personnes bénéficiaires de l’AAH, la politique française du handicap a encore bien des défis à relever.
DES ENJEUX QUALITATIFS
Ce sujet reste méconnu du grand public et bien souvent aussi des politiques qui y voient encore un problème marginal. Et pourtant, la multiplication des études nourrit les réflexions de ceux qui aujourd’hui cherchent des solutions à une situation pouvant apparaître inextricable : la politique handicap doit répondre à la fois à des enjeux quantitatifs de prise en charge du handicap pour répondre à la demande croissante d’une population vieillissante, et à des enjeux qualitatifs lorsqu’il s’agit de servir avec humanité et respect des personnes pour tenir compte de leur intégrité et de leurs aspirations. Le site de la DREES (la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé) nous renseigne d’ailleurs généreusement sur l’évolution de ce sujet crucial à l’échelle nationale comme des territoires , l’accompagnement du handicap renvoyant à des réalités différentes d’un département à l’autre. Les acteurs publics et privés doivent ainsi innover de concert pour nourrir l’écosystème de solutions où des structures à caractère familial côtoient des établissements beaucoup plus impersonnels. Ce paysage contrasté fait de réalités bien différentes a conduit à la loi Elan pour renforcer le développement d’un accompagnement de type « familial » jugé plus adapté en matière d’inclusion par et pour les personnes en situation de handicap.
UN TAUX D’ÉQUIPEMENT FAIBLE EN GIRONDE
Avec 1,6 million d ’habitants, et seulement 132 000 personnes ayant une reconnaissance du handicap, la situation de notre territoire pourrait sembler avantageuse. Mais le taux d’équipement en établissements reste très faible avec seulement 5 places pour 1 000 habitants chez les 20 à 59 ans contre 7,5 au niveau de la Nouvelle-Aquitaine. Le rapport 2021…