L’opération est singulière au cœur de Bordeaux-Euratlantique, vaste territoire de 738 ha en restructuration situé sur les communes de Bordeaux, Bègles et Floirac. Le parc d’activité Eunice Newton, à Bègles, site pétrochimique entre le milieu du XIXe siècle et les années 1970, a débuté sa conversion en espace dédié à l’intelligence environnementale. « La volonté de la Ville de Bègles et de l’Établissement public d’aménagement (EPA) Bordeaux-Euratlantique était de transformer le site pour qu’il puisse accueillir des entreprises dont l’activité se concentre sur la transition écologique, la performance énergétique ou encore les nouvelles technologies », précise Étienne Lesage, chef de projet pour l’EPA. La société giron- dine spécialisée dans les énergies vertes Valorem y possède son siège social depuis 2008 et a déjà fait construire 3 bâtiments répondant aux normes environnementales exigées par l’EPA dans son cahier des charges, l’un d’eux étant classé bronze de la Démarche bâtiment durable de Nouvelle-Aquitaine (BDNA).
LE PARC EUNICE NEWTON EN CHIFFRES
Date de rachat par l’EPA : 2013
Surface totale : 4,5 ha
Surface de plancher de bâtiments prévue : 30 000 m2
Surface du jardin central : 7 500 m2
Dépenses prévisionnelles pour l’EPA : 4 millions d’euros HT
PRÈS DE 10 000 M2 D’ESPACES PAYSAGERS
Contraint par l’activité précédente des lieux, dont le niveau de pollution ne permet pas d’accueillir de sites sensibles tels que des crèches, le parc se concentre sur les activités économiques, qu’il abritait déjà avant son rachat par l’EPA Bordeaux-Euratlantique à la ville de Bègles en 2013. « La réglementation ayant évolué depuis notre premier plan global d’aménagement, nous avons mis en place un plan de gestion pour avoir une bonne connaissance de l’état du terrain et déterminer les mesures de dépollution nécessaires, en nous concentrant sur le traitement des principales poches de pollution », précise Étienne Lesage. Le plan général a également été revu afin de conserver la végétation naturellement présente sur le site, et notamment les différentes essences d’arbres : cèdres, mûriers, châtaigniers… Plusieurs espaces paysagers d’une surface totale d’environ 10 000 m2 vont également être aménagés, dont une partie sera accessible au public béglais.
L’EPA Bordeaux-Euratlantique devrait dépenser 4 millions d’euros HT pour les travaux d’aménagements dont il a la charge : espaces verts, voiries internes et réseaux
UN MILLIER D’EMPLOIS
Enfin, des procédés innovants dans les aménagements eux-mêmes ont été imaginés. Ainsi, un réseau de chaleur et de froid a été réactivé par Engie et connecté à la chaufferie. Des ombrières photovoltaïques disposées au- dessus du futur parking permettront d’alimenter en électricité cette chaufferie. Et des réverbères solaires autonomes éclairent le site de nuit. Sur les 30 000 m2 de surface de plancher de bureaux prévus, plusieurs bâtiments ont déjà été livrés, ainsi que la chaufferie, tandis qu’un autre est en cours de réhabilitation. La seconde phase de travaux, qui prévoit la réhabilitation de 3 bâtiments, la destruction puis la construction de 2 bâtiments, du parking et des jardins, devrait quant à elle se dérouler entre 2024 et 2027. Au total, l’EPA Bordeaux-Euratlantique devrait dépenser 4 millions d’euros HT pour les travaux d’aménagement dont il a la charge : espaces verts, voiries internes et réseaux. Le reste des travaux sera assumé par des promoteurs ou par les entreprises propriétaires comme dans le cas de Valorem, qui pourrait s’étendre sur le site, compte tenu de sa très forte croissance. À terme, la transformation du parc devrait permettre la création de plus d’un millier d’emplois.
D’ISAAC NEWTON À EUNICE NEWTON FOOTE
Auparavant appelé parc Newton, du nom du physicien Isaac Newton, le parc d’activité dédié à l’intelligence environnementale s’appelle désormais Eunice Newton, en hommage à Eunice Newton Foote. Cette scientifique américaine née en 1819 a découvert dès 1856 les gaz à effet de serre et leurs conséquences sur le changement climatique. Également féministe, elle a œuvré pour l’égalité des sexes et la représentation des femmes dans les domaines des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques. Ses recherches n’ont été présentées et reconnues par l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) qu’en 2020. Une plaque en son honneur sera disposée dans le parc