Le principe de réparation intégrale du préjudice impose à l’auteur d’un accident de replacer la victime dans la situation dans laquelle elle se serait trouvée si le dommage ne s’était pas produit, sans perte, ni profit. Les pertes de gains, passées comme futures, ne sont que partiellement compensées par la sécurité sociale.
Qui se prononce sur l’aptitude médicale après un accident ? En cas d’inaptitude, la victime a-t-elle l’obligation de se reclasser ? Quid de son indemnisation ?
L’évaluation de l’inaptitude au poste de travail
L’évaluation se fait au moment de la consolidation, lorsque l’état de santé de la victime est stabilisé. Pour les salariés du secteur privé, c’est le médecin du travail qui se prononce sur l’éventuelle inaptitude en dessinant des restrictions médicales pour un éventuel reclassement. Pour les fonctionnaires, ces conclusions sont prises par la commission de réforme.
En tout état de cause, il ne faut pas sous-estimer l’importance fondamentale de l’expertise en indemnisation sur ce point. Pour les indépendants et les libéraux, ce sera bien souvent le seul moment où un médecin se prononce. Mais surtout, pour l’intégralité des victimes, quand bien même il y aurait un avis d’inaptitude de la médecine du travail, il faut se préparer à affronter l’adversité du médecin-conseil de la compagnie d’assurances, qui pourrait essayer de relativiser l’inaptitude, d’estimer qu’elle n’est pas médicalement justifiée, ou bien encore qu’elle est liée à des troubles sans lien avec l’accident objet de l’indemnisation. Pour parer ces difficultés, il est préconisé d’être assisté d’un avocat et d’un médecin-conseil engagés dans la défense des victimes.
La victime inapte à tout emploi
Dans les situations les plus graves, (lésions médullaires sévères, traumatismes cérébraux graves…), les séquelles physiques ou cognitives rendent la victime totalement inapte à toute activité professionnelle. L’indemnisation couvre alors :
• la perte de gains professio…