Couverture du journal du 02/01/2025 Le nouveau magazine

Avec une série de nouvelles acquisitions, le groupe bordelais Alliance Étiquettes imprime sa marque

Le groupe consolide ses positions dans l’impression premium avec une série d’acquisitions stratégiques menée depuis le mois de septembre. Outre les rachats des imprimeries Berjon à Gradignan, L’Éperon et L’Enclos, Alliance Étiquettes fait une deuxième incursion en Italie en mettant la main sur le groupe Samorani. Une diversification menée tambour battant qui réaffirme sa vision : devenir la référence européenne du secteur.

Alliance Étiquettes

Olivier Laulan, président d'Alliance Étiquettes © Alliance Étiquettes

Et de quatre ! Avec l’acquisition du groupe italien Samorani (12 M€ de CA en 2023), Alliance Étiquettes signe sa quatrième opération de croissance externe depuis la rentrée, la quatorzième depuis 2015.

Au mois de septembre, le groupe bordelais, spécialiste de l’impression d’étiquettes, annonçait déjà une belle prise : l’historique imprimerie Berjon, située à Gradignan (6 M€ de CA en 2023 et 35 salariés). Une acquisition représentative de la stratégie élaborée par Olivier Laulan, président du groupe et petit-fils du fondateur de l’Imprimerie Laulan. Berjon dispose d’un savoir-faire technologique (notamment le procédé d’impression en taille-douce) qu’Alliance Étiquettes ne maîtrise pas et compte de grandes maisons françaises du luxe parmi ses clients. Par ailleurs, Berjon réalise la moitié de son chiffre d’affaires dans le vin, notamment auprès de Grands Crus Classés.

Bâtir un groupe

C’est le mantra du dirigeant depuis 2015 : consolider, diversifier le groupe et renforcer son maillage territorial. Un impératif apparu dès 2013 à Olivier Laulan, à la tête de l’entreprise familiale depuis le décès de son père en 2008. Le dirigeant commence à percevoir la menace. Face à des groupes plus gros (à l’instar d’Autajon ou MCC), arrivera-t-il à perdurer ? « En 2014, je reçois des offres intéressantes. Je commence à me poser des questions : dois-je vendre l’entreprise familiale ? », se remémore-t-il. C’est alors qu’il décide de structurer un groupe baptisé Alliance Étiquettes. « On commence à aller voir des banques et des fonds d’investissement pour monter ce projet qui consistait à se rapprocher de sociétés assez similaires à Imprimerie Laulan (en termes de taille, n.d.l.r) et diversifier nos procédés d’impression et nos produits. »

Réduire le risque

À l’époque, l’imprimerie qui avait fait de l’étiquette adhésive sa spécialité réalisait environ 60 % de son chiffre d’affaires (de 8,5 millions d’euros pour 35 salariés) avec le vin et 40 % dans l’agroalimentaire. « On commence à reprendre des activités pour que le vin ne représente jamais plus de 50 % de notre chiffre d’affaires. »

Alliance Étiquettes

En se diversifiant, le groupe a complété ses savoir-faire, notamment l’impression lenticulaire. © Alliance Étiquettes

La kyrielle d’acquisitions démarre avec l’entreprise NS Étiquettes (Côtes-d’Armor), l’imprimerie D3 (Occitanie)  en 2016 puis en 2017 Applic’Étains (Dordogne), spécialisé dans l’étiquette adhésive en étain pour les spiritueux, la cosmétique et le luxe. Un savoir-faire qu’Alliance Étiquettes viendra renforcer en 2021 avec le rachat d’Etiq’Étains.

Passer les frontières

Un autre jalon crucial de la stratégie de l’entreprise est posé en 2023. Le groupe passe pour la première fois les frontières hexagonales en se portant acquéreur de l’entreprise italienne Tonutti Tecniche Grafiche, spécialisée dans les étiquettes de prosecco. En ce début décembre 2024, Alliance Étiquettes renforce sa présence transalpine avec le rachat du groupe Samorani et de ses trois marques exerçant dans l’agroalimentaire, les boissons, les cosmétiques, la pharmacie et ou encore l’automobile. Une « façon de garder la tête haute si le prosecco s’enrhume », commente Olivier Laulan. Échaudé par la crise que traverse actuellement la viticulture, le président veille à ne pas mettre toutes ses étiquettes dans le même panier.

C’est aussi la raison pour laquelle le groupe a annoncé, en octobre, reprendre l’Imprimerie de L’Éperon à Preyssac-d’Excideuil (Dordogne). Cette PME familiale (11 M€ de CA et 70 salariés) à l’histoire atypique – elle était dans les années quatre-vingts spécialisée dans la fabrication de forfaits pour les remontées mécaniques – est aujourd’hui spécialisée dans l’étiquette agroalimentaire, notamment pour les bouteilles de bière, un marché en forte croissance. « Une société bien capexée avec un beau parc machines », se réjouit OIivier Laulan. Début novembre, le groupe a également fait tomber dans son escarcelle (de plus en plus garnie) la languedocienne Impressions de l’Enclos (4 M€ de CA, 21 salariés).

D’autres opportunités

Et le dirigeant de tempérer : « je n’achète pas pour acheter, la taille ne me fait pas rêver ». Pour autant, dans un secteur toujours plus concentré et challengé par de nouvelles technologies d’impression, Olivier Laulan semble avoir trouvé la formule pour prospérer. En 2022, sous l’effet conjugué de la croissance organique et des acquisitions, le groupe réalisait un chiffre d’affaires de 120 millions d’euros et employait 500 personnes.

Et Alliance Étiquettes ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et continue à étudier des opportunités ciblées de croissance externe, en France comme à l’étranger, notamment dans les pays d’Europe du Sud. Soutenu par de fonds d’investissement, notamment le français Chequers Capital (majoritaire au capital), il entend se positionner d’ici dix ans comme « la référence européenne de fabrication d’étiquette premium ».

En chiffres

120 M€ de CA en 2022

500 collaborateurs

12 sites de production

6 technologies d’impression

14 opérations de croissance externe (NS Etiquettes, D3, Applic’Étains, Label Imprime, Irisgraphic, SFEA, 5 Sept Etiquette, Etiq’Etains, Bernétic, Tonutti Tecniche Grafiche, Berjon, L’Éperon, L’enclos et Samorani)