Elle entend révolutionner la chimiothérapie et c’est au sein de l’Université de Bordeaux, à Pessac, que Doxanano a ouvert son centre de recherche et développement (R&D). Créée à Paris en mars 2023 par Isabel Marey-Semper, la start-up a pour ambition d’augmenter localement l’efficacité de la chimiothérapie tout en protégeant les organes sains.
Pour cela, elle travaille sur une nouvelle approche nommée la chimiothérapie commandée à distance (Remotely Activated Chemotherapy) qui s’appuie sur une invention brevetée issue des laboratoires académiques français de nanovecteurs polymériques appelés DXN. Concrètement, ces DXN sont des coffres-forts qui transportent de manière sécurisée les molécules anticancéreuses dans l’organisme et s’ouvrent sous radiothérapie pour libérer leur contenu de manière ciblée dans la tumeur. « Actuellement, le corps médical injecte une dose de chimiothérapie tolérée par le patient et non la plus efficace localement pour éradiquer la tumeur. Nous voulons changer ce paradigme. »
Pour Doxanano, le prochain jalon sera la preuve de concept chez l’animal d’ici à fin 2025, l’objectif étant de recruter le premier patient au deuxième trimestre 2028. L’entreprise s’attaque dans un premier temps au cancer du rectum. Or « le CHU de Bordeaux est l’un des meilleurs en matière de cancer du rectum et gastro-intestinal », souligne Isabel Marey-Semper. Elle s’étendra ensuite aux tumeurs localement avancées qui sont aujourd’hui traitées en chimiothérapie et radiothérapie concomitante.
« Nous ne voulions faire de la rupture qu’avec des choses connues pour aller vite et nous concentrer sur l’originalité, à savoir la mise au point de nos polymères qui constituent le coffre-fort », explique Isabel Marey-Semper. Doxanano, en cours de levée de fonds d’amorçage de 4 millions d’euros, envisage la création dans les trois ans d’une quinzaine d’emplois en R&D (chimie, formulation/encapsulation, analyse) pour la montée en échelle industrielle.