De la syrah plantée sur des coteaux granitiques ! On pourrait « coller » cette image à Saint-Joseph comme peu ou prou à toutes les appellations du nord de la vallée du Rhône ! Sauf que l’appellation s’étirant sur plus de soixante kilomètres, elle offre des variations importantes du nord au sud. Une appellation qui se « blanchit » aussi, afin de répondre à la demande croissante pour cette couleur. Plus vaste et donc moins rare que ses voisines, Côte Rôtie ou Hermitage, l’appellation Saint-Joseph et ses vins plus variés méritent notre attention.
L’AOC Saint-Joseph a été créée en 1956. Son vignoble sur la rive droite du Rhône s’étend de Condrieu (au sud de Vienne) jusqu’au nord de Saint-Péray (à proximité de Valence), majoritairement sur le département de l’Ardèche avec quelques arpents dans la Loire.
Une restructuration nécessaire
À partir des années quatre-vingt-dix, l’appellation décide de se restructurer, notamment par une reconquête des coteaux et l’abandon de certaines vignes plantées sur des parcelles en plaine ou sur des plateaux, moins qualitatives. Cette révision entérinera une réduction de moitié de l’ancienne aire parcellaire délimitée.
Une décision assez rare qui souligne la volonté de certains vignerons de répondre à l’intérêt croissant des amateurs pour les vins du secteur. Car cet intérêt est somme toute assez récent. Il en va du vin comme des modes. Si les syrahs rhodaniennes « s’arrachent » aujourd’hui et sont considérées comme les plus grandes au monde, créant une explosion tarifaire de certains crus, la production de cerises et d’abricots a longtemps été plus rentable.
Les vins de syrah ont pris leur réel essor au tournant des années quatre-vingt, à l’aune de la demande de vins aux couleurs sombres (la syrah donne naturellement des jus couleur encre), aromatiques et structurés. La reconnaissance de la suprématie des vins plantés en coteaux et en bordure de fleuve achèvera de mettre un solide « coup de…