« Double Eco parce que c’est à la fois écologique et économique », soutient Jean-François Quenin, à propos du procédé de rénovation des tonneaux qu’il a mis au point. Double Eco permet en effet de rétablir 100 % du potentiel organoleptique d’une barrique déjà âgée de 3 à 5 ans, et d’éviter ainsi la coupe de nouveaux arbres. Ce process permet également de proposer une barrique à un prix inférieur de moitié à celui d’une neuve.
Ultrasons
Longtemps, le propriétaire du château de Pressac (à Saint-Étienne-de-Lisse) achetait du bois et faisait monter ses tonneaux dans deux tonnelleries, dont celle du Sud-Ouest (TSO) dans laquelle il a pris des participations en 2010. « Mais une tonnellerie doit atteindre une taille critique, suffisante pour investir dans sa robotisation », explique le viticulteur.
Pour augmenter l’activité de la tonnellerie et pour répondre aux besoins des viticulteurs qui peinent financièrement à renouveler leurs stocks, il a l’idée de rénover les barriques. Si cette action convient aux spiritueux, ce n’est pas le cas pour le vin car il reste des résidus. Il a finalement cette idée qui va se révéler gagnante : traiter la barrique aux ultrasons. Tous les essais sont concluants et cette innovation industrielle conduit TSO Tonnelleries à déposer un brevet européen.
Cycle d’élevage de 3 ans
Le traitement Double Eco permet de traiter des fûts de 225 à 600 litres. Ils sont d’abord démontés, la coque et les fonds rabotés. Le fût est ensuite chauffé puis traité aux ultrasons qui vont éliminer les résidus.
Poncé sur sa paroi extérieure et recerclé à neuf, le fût retrouve une nouvelle jeunesse. « Les barriques Double Eco retrouvent toutes les qualités d’un fût neuf pour un cycle d’élevage de 3 ans minimum sans qu’il soit nécessaire de recouper des arbres », argumente Jean-François Quenin.

La barrique poncée et cerclée à neuf après le traitement © DR
40 fûts de 400 litres
Un argument autant qui a su séduire des vignobles en biodynamie tels que Gérard Bertrand ou Chapoutier. Jean-François Quenin a également traité une cinquantaine de barriques au château de Pressac. « On propose deux solutions, remarque-t-il, on achète des barriques d’occasion qu’on revend à moitié prix, ou les châteaux nous amènent leurs propres tonneaux qui sont ainsi rénovés ».
C’est le cas de la Maison Gandeau-Lauduc à Tresse, dont le propriétaire Hervé Grandeau déclare : « Nous avons fait rénover une quarantaine de nos fûts de 400 litres par le process Double Eco car la technique offre deux avantages : d’une part, financièrement une économie très significative, et d’autre part, écologiquement, nous apprécions de doubler la durée de vie de nos barriques en optimisant l’utilisation du bois de chêne nécessaire à leur fabrication. »
Les barriques Double Eco retrouvent toutes les qualités d’un fût neuf