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[ Gironde ] L’eau sous surveillance

Depuis plus de 10 ans, le Conseil départemental de la Gironde mène une politique de préservation et de gestion active en faveur des milieux aquatiques et des zones humides avec des financements substantiels.

La Garonne et la plaine en amont d'Agen en Lot-et-Garonne : village de Boé et lac de Passeligne en rive droite

La Garonne et la plaine en amont d'Agen en Lot-et-Garonne : village de Boé et lac de Passeligne en rive droite © Shutterstock / SpiritProd33

Parcourue par un réseau hydrographique dense de plus 3 500 km de cours d’eau (fleuve, rivière, crastes) et bordée de 126 km de littoral, la Gironde est un territoire où l’eau est omniprésente. Celle-ci a façonné des milieux naturels d’exception, très majoritairement des zones humides, abritant une biodiversité tout aussi remarquable.

Ces rivières et zones humides font face à de multiples pressions anthropiques liées au développement économique et démographique du département en général et de la métropole bordelaise en particulier. « La forte mobilisation des acteurs de l’eau, et de l’ensemble des maîtres d’ouvrage locaux, publics ou privés, est donc indispensable pour préserver et restaurer ces milieux et maintenir les services qu’ils nous rendent », souligne le Conseil départemental dans un communiqué. Depuis plus de 10 ans, le Département mène une politique de préservation et de gestion active en faveur des milieux aquatiques et des zones humides. La collectivité assiste techniquement et financièrement les structures locales dans leurs projets de gestion des milieux aquatiques et de restauration de la continuité écologique.

SENSIBILISATION DES ACTEURS LOCAUX, DU GRAND PUBLIC ET DES SCOLAIRES

Le but est d’assurer la sauvegarde des habitats tout en sensibilisant les acteurs locaux, le grand public et les scolaires. Pour mener à bien ces actions, le Département s’appuie sur de nombreuses structures qu’il finance entre autres : SMBV de la Pointe Médoc (canton du Nord Médoc), SMABVO Oeuille (canton de L’Entre-Deux-Mers), SIAEB-VELG (canton du Sud Médoc), SIE-TAVI (canton du Nord Libournais, Syndicat Mixte Bassin Versant du Ciron (canton Sud Gironde), SyER Coteaux de Dordogne (canton des Coteaux de Dordogne), SGBV Moron, Virvée et Renaudière (canton de l’Estuaire), SBV de la Saye du Galostre et du Lary (canton du Libournais-Fronsadais), SMABVC. C’est naturellement également le Conseil départemental qui soutient la Fédération Départementale des Associations Agréées de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques (FDAAPPMA) sur les actions de : protection et gestion des milieux aquatiques et ressources piscicoles pour la préservation des zones humides, la protection des poissons migrateurs, la mesure de la qualité et de la quantité de ressources en eau, l’évaluation de la faune piscicole… Un suivi hydrologique et thermique est effectué sur les cours d’eau notamment par des relevés hebdomadaires des niveaux d’eau sur 6 stations (la Barbanne, la Durèze, le Saucats, le Lisos, l’Euille et la Pimpine). Des données sont collectées, en complément des analyses chimiques réalisées par le Département, qui permettent d’estimer le flux de pollution présent dans les cours d’eau. L’aide départementale totale à la FDAAPPMA de la Gironde s’élève à près de 300 000 euros.

La végétation de bords de berges a été fortement impactée par les inondations de mai 2020

eau gironde

© Shutterstock / Photodiem

En mai 2020, la Gironde a connu des crues importantes et de très fortes précipitations en quelques heures occasionnant dans certains bassins versants des crues historiques, parfois au-delà des débits jamais enregistrés. Les dégâts ont été localement très lourds, comme sur les vallées du Ciron et de la Leyre dans le Sud Gironde. Des ponts ont été malmenés, des routes dégradées, des maisons inondées, des berges érodées. La végétation de bords de berges a été fortement impactée par les inondations de mai 2020 et, malgré son rôle de maintien de berge, s’est parfois retrouvée déstabilisée, chutant dans les cours d’eau pour former des embâcles (bouchons à l’écoulement). Parfois des pans de berges se sont également éboulés. Les Établissements Publics de Coopération Intercommunale, en charge de la gestion des milieux aquatiques, ont dressé un inventaire des dégâts et des travaux d’urgence et d’intérêt général à mettre en œuvre. Ces travaux concernent principalement le retrait d’embâcles (amoncellement de débris divers qui gênent le passage de l’eau) et la mise en place de protections de berge en génie végétal (techniques utilisant les végétaux). Le Conseil départemental a ainsi voté le 12 avril une aide de 125 000 euros aux 5 syndicats mixtes intercommunaux, maîtres d’ouvrages locaux pour les travaux effectués suite aux intempéries de mai 2020 : Syndicat Mixte des Bassins Versants Centre Médoc-Gargouilh, Syndicat Mixte des Bassins Versants Artigue-Maqueline, Syndicat Mixte des Bassins Versants Jalles Castelnau et Cartillon, SIETRA de l’Entre Deux Mers Ouest et Syndicat Mixte du bassin versant du Ciron.

LE RATON LAVEUR EN PLEINE EXPANSION !

Eh oui qui l ’eut cru ? Le raton laveur fait des ravages. Espèce exotique envahissante, il est en pleine expansion sur le territoire girondin. Il pourrait constituer une réelle menace pour la biodiversité et engendrer des risques de transmission de pathologies ou de parasites. En Gironde, on en recense un bon nombre en zone périurbaine (palus de la Garonne) et en périphérie de Bordeaux (Villenave-d’Ornon, Cadaujac), en forte interaction avec de nombreux Espaces Naturels Sensibles du département. Afin de mieux connaître et lutter contre ce phénomène, les élus départementaux ont voté le 12 avril une subvention pour une étude scientifique sur 4 ans (2019-2022) sur le raton laveur par le GREGE (Groupe de Recherche et d’Etude pour la Gestion de l’Environnement). C’est aussi ça la protection des milieux aquatiques en Gironde.

 

BASSIN ADOUR-GARONNE : 34,6 MILLIONS D’EUROS POUR LA QUALITÉ DE L’EAU

Lors de sa séance du 16 avril dernier, le conseil d’administration de l’Agence de l’eau Adour-Garonne présidé par Étienne Guyot, préfet de la région Occitanie, a validé 220 dossiers pour la sécurisation des infrastructures d’eau potable, d’assainissement et de gestion des eaux pluviales. Ces dossiers représentent un montant d’aide total de près de 34,6 millions d’euros en subvention dont 8,4 millions d’euros au titre de France relance. Pour limiter les effets de la crise sanitaire et le ralentissement du rythme des investissements dans le secteur de l’eau, Étienne Guyot a rappelé son souhait de « soutenir la dynamique des projets nécessaires à l’avenir en accompagnement au mieux les collectivités et les entreprises ». C’est pour amplifier la réponse aux besoins des territoires que l’État a abondé le volet eau de France Relance 2021 pour lequel l’Agence Adour-Garonne est opérateur. À l’échelle du grand Sud-Ouest, les mesures du plan France relance représentent 47,4 millions d’euros. Ainsi, 138 millions d’euros de travaux vont être réalisés sur le bassin Adour-Garonne grâce à ces dotations supplémentaires. Lors de cette même séance, un appel à projet a été lancé visant à optimiser des travaux d’aménagement de barrages existants, lorsque ceux-ci permettent d’améliorer la gestion de l’eau. Enfin une convention va être signée avec le conservatoire du littoral pour préserver les zones humides du littoral ainsi que les aires protégées majeures du territoire Adour-Garonne.

Toutes les informations sur : www.eau-grandsudouest.fr

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