Echos Judiciaires Girondins : Au mois de juillet, votre mandat à la présidence du directoire du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) a été renouvelé pour cinq ans. Arrivé à la tête de l’établissement public en 2019, quel bilan vous tirez ce premier mandat ?
Jean-Frédéric Laurent : Les premiers temps ont consisté à opérer un redressement de l’établissement, puisque la situation était à maints égards compliquée. Nous avons procédé à une réorganisation interne, revu les relations que l’on pouvait avoir avec l’extérieur, et notamment les collectivités au sens large. Ces relations sont désormais stabilisées et les échanges sont beaucoup plus sereins et apaisés qu’ils n’ont pu l’être à une époque.
Ce premier mandat a également vu l’émergence du projet stratégique 2020-2025 pour le Port.

Jean-Frédéric Laurent, président du directoire du Grand port maritime de Bordeaux © P.Labeguerie
EJG : Avez-vous réussi à stabiliser l’activité commerciale, c’est-à-dire les tonnages traités par le port, qui étaient en chute libre depuis plusieurs années ?
J.-F. L. : Nous rencontrions deux gros problèmes : de fiabilité dans le port et de compétitivité. On a investi, on s’est réorganisé, on a travaillé avec tous nos partenaires. Aujourd’hui, ces deux points sont en grande partie réglés.
Dans le même temps, nous étions confrontés à un phénomène de transformation de notre activité puisque, au-delà de problèmes ponctuels, nous faisons face à des modifications structurelles de nos activités. Je prends un exemple, le charbon, qui représentait plusieurs centaines de milliers de tonnes sur l’activité portuaire à Bordeaux, est quasiment à zéro aujourd’hui.
EJG : Comment compensez-vous la baisse de ces activités historiques ?
J.-F. L. : La transformation de l’établissement est venue de l’action que l’on mène, avec tous les acteurs économiques, autour de l’économie circulaire et des matériaux de seconde vie.
Par ailleurs les produits d’avenir, comme les biocarburants, représentent aujourd’hui 10 % de l’activité du Port. Nous avons été parmi les premiers à tester l’introduction des biocarburants dans les avions, les jets, en partenariat avec l’aéroport de Bordeaux et les opérateurs bordelais. Ces biocarburants arrivent et sont mélangés ici.
Aujourd’hui, tout le travail qui est fait est de préparer nos installations à l’accueil de ces nouvelles molécules, quelles qu’elles soient : de l’éthanol, de l’ammoniaque décarbonée, des biocarburants, etc.
Nous préparons nos installations à l’accueil de nouvelles molécules, quelles qu’elles soient : de l’éthanol, de l’ammoniaque décarbonée, des biocarburants
EJG : De grands projets sont en cours de développement sur les divers terminaux du Port. Que pouvez-vous nous en dire ?
J.-F. L. : Je peux vous dire, par exemple, que Bordeaux a été la première zone industrielle portuaire à s’équiper d’une unité de méthanisation. C’est le projet C…