Échos Judiciaires Girondins : Durant l’année 2024, vous avez travaillé à une restructuration profonde de la plateforme d’investissement Tudigo. Qu’est-ce qui a changé ?
Alexandre Laing : En effet, il y a l’avant et l’après chez Tudigo. Pendant un an, nous avons entièrement restructuré l’entreprise pour passer d’une plateforme de financement participatif à une fintech utilisant la méthodologie d’une société de gestion. Ce travail nous a amenés à revoir tous nos process pour travailler à la manière d’un fonds d’investissement. Ainsi, sur la plupart des projets d’investissement que l’on propose aux particuliers, nous pouvons désormais co-investir avec de très gros fonds, principalement sur des tours en capital développement. En ce moment, Tudigo permet par exemple d’investir dans la biotech BrainEver, spécialisée dans le traitement des maladies neurodégénératives. Sur ce tour de table d’un montant de 30 millions d’euros, 27 millions ont déjà été souscrits par Bpifrance, Turing Capital et de gros family offices. En fin d’année, nous aurons Wandercraft (deeptech de conception de robots exosquelettes, N.D.L.R.), pour laquelle nous investissons avec le fonds souverain de Dubaï, notamment. Sur la start-up de Nicolas Gaume, Space Cargo, nous intervenons avec les fonds Eurazeo et Expansion.
EJG : Vous prévoyez également de lancer vos propres véhicules d’investissement. À qui s’adressent-ils ?
A. L. : La communauté Tudigo compte quasiment 100 000 membres, et, en 2023, environ 18 000 personnes ont investi via la plateforme, sur des tickets allant de 1 000 euros jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros. 90 % d’entre eux sont des particuliers qui investissent en direct dans les entreprises. Nous leur permettons d’accéder à des opportunités non cotées qui sont normalement exclusivement réservées à des fortunes ou à des institutionnels, et de se construire un portefeuille très diversifié. Les 10 % restants sont des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) et des multi-family offices. Nous souhaitons développer ce segment, c’est pourquoi nous lançons en novembre nos deux premiers véhicules d’investissements structurés avec un partenaire agréé par l’AMF. Notre offre changeant très régulièrement, avec des levées ouvertes entre 2 et 8 semaines, proposer un véhicule traditionnel était un besoin pour nos partenaires B2B (banques, CGP…). Nous avons donc créé deux véhicules profilés : l’un à risque conservateur ou modéré et l’autre dynamique, tous les deux très diversifiés sur les secteurs, les stades de maturité, avec un ajustement de la part d’obligataire et d’actions. Cela va notamment nous permettre d’être référencés dans des PER (plan d’épargne re…