Avec 200 entreprises, 6 000 salariés et un chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros, la filière cosmétique de Nouvelle-Aquitaine veut imprimer sa marque dans ce secteur pour lequel la France est le premier exportateur mondial. Elle participait au salon Cosmetic 360, organisé par le pôle de compétitivité Cosmetic Valley, au Carrousel du Louvre, à Paris, les 16 et 17 octobre.
Le biosourcé permet à la filière de sécuriser ses approvisionnements en local
Pas moins de 24 entreprises étaient ainsi présentes sur le pavillon de la Région Nouvelle-Aquitaine, ainsi que quatre start-up, pour présenter leurs innovations. « La Région accompagne la filière cosmétique de façon très volontariste, avec une impulsion sur le biosourcé sur toute la chaîne de valeur : production de principes actifs, formulation, tests et certification… », explique Bixente Etcheçaharreta, porte-parole du Conseil régional et conseiller délégué à la communication présent sur le salon. « Le biosourcé constitue une réponse aux consommateurs en quête de naturalité. Il permet également à la filière de sécuriser ses approvisionnements en local, tout en proposant une alternative aux produits chimiques. Et des revenus complémentaires aux agriculteurs », ajoute-t-il. La Région Nouvelle-Aquitaine a ainsi choisi « la naturalité et la valorisation de la cellule végétale » comme domaine d’excellence pour sa filière cosmétique.
Ingrédients biosourcés
Une expertise qui se déploie en amont de la chaîne, avec des entreprises de production d’ingrédients synthétisés ou biosourcés, telles que les girondines Berkem, Maprecos, PolymerExpert ou Dionymer, dont « la technologie permet de transformer des déchets organiques alimentaires en matériaux polymères naturels, actuellement en train de développer un site de production à grande échelle à Pessac », nous explique Thomas Hennebel, cofondateur et CEO.
En milieu de chaîne, avec des entreprises de développement et de fabrication à façon, à l’instar de Bélice, Elysia Bioscience et Cosmoya, « laboratoire de formulation de produits cosmétiques naturels sur mesure », détaille Marie-Odile Hecht, sa dirigeante. Puis sur les tests et analyses, avec une myriade de laboratoires spécialisés dans les études d’efficacité et de tolérance des produits tels que Bio-HC, « qui teste depuis 28 ans les données de tolérance et d’efficacité sur des cellules in vitro », précise Aloïs Lemelletier, technico-commerciale ; la caractérisation fine des produits avec Cerevaa, dont la technologie issue du CNRS repose sur la résonance magnétique nucléaire (RMN) ; la démonstration des allégations des marques, avec la plateforme Cellomet et le centre de transfert de technologies Aquiderm ; et jusqu’aux tests cliniques in vivo, avec le laboratoire Cosderma, créé il y a 20 ans au CHU de Bordeaux par Jérôme Asserin, présent à Bordeaux et Wuhan, et qui travaille pour L’Oréal, Chanel ou LVMH.
Réalité industrielle
La Région Nouvelle-Aquitaine peut également compter en aval sur ses fabricants d’emballages, dont Alliance Étiquettes et Korus Packaging du groupe Verpack en Gironde, et sur ses distributeurs et marques de cosmétiques et parfums. Citons les girondines Adopt’, Bélice, Belle Avenue, Bivouak, Écume d’Arcachon, La Maison de l’Argousier, les Laboratoires du Cap Ferret, la Maison de l’Argan, L’Onglerie, Margot & Tita, Mimitika, Océopin, Omum, On the Wild Side, Simone Mahler et Soin de soi.
Le territoire dispose aussi de centres de recherche publics de pointe aux applications en parfumerie et cosmétiques, avec les universités de Bordeaux, Limoges, Pau (UPPA) et Poitiers. « La Région n’est pas historiquement une région de cosmétiques, mais le secteur a connu un très fort essor depuis vingt ans », consent Bixente Etcheçaharreta. Surtout, il s’agit de la « première région à avoir étudié l’écosystème des entreprises cosmétiques du territoire pour en faire une réalité industrielle », rappelle Christophe Masson, directeur général de Cosmetic Valley.
Excellence française
Le pôle de compétitivité s’est vu confier l’animation de la filière cosmétique régionale à travers un bureau hébergé au sein de l’Agence de développement et d’innovation (ADI NA), occupé par Nathalie Simonin. Objectif : « accompagner les entreprises locales dans leurs efforts d’innovation et leur stratégie d’exportation, et faciliter l’émergence de projets collaboratifs et de recherche ». « Nous partageons avec la Région un engagement pour le made in France et l’environnement », assure Christophe Masson.
Cosmetic 360, qui célébrait ses dix ans en 2024 et avait pour thème « longévité-durabilité », a réuni près de 350 exposants et plus de 5 000 décideurs issus de 70 pays. Ce rendez-vous international des professionnels de la filière cosmétique-parfumerie « est un moyen de promouvoir l’excellence française. C’est aussi le lieu où commence l’export pour nos entreprises. Le made in France correspond à des savoir-faire, des innovations et des spécialités territoriales que nous souhaitons valoriser », conclut-il.