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Nouvelle-Aquitaine : Objectif Deeptech, avec Natalia Araujo de Bpifrance

Initié par l’État fin 2018, le plan Deeptech a été doté de 1,7 milliard d’euros de financements par an sur 5 ans pour permettre la création d’entreprises capables de tirer la croissance économique française en valorisant le fruit de la recherche. Bpifrance s’est vu confier l’animation et le financement de ce plan. Comment se déploie-t-il sur le territoire ? Quels sont ses objectifs en 2021 ? Qui compose l’écosystème aquitain ? Les détails avec Natalia Araujo, déléguée régionale innovation à la direction régionale Bordeaux de Bpifrance.

Natalia Araujo Bpifrance

Natalia Araujo, déléguée régionale innovation chez Bpifrance © Atelier Gallien

Échos Judiciaires Girondins : D’où vient l’idée d’un plan Deeptech et quels sont ses objectifs ?

Natalia Araujo Bpifrance

Natalia Araujo, déléguée régionale innovation chez Bpifrance © Atelier Gallien

Natalia Araujo de Bpifrance : « Ce plan a été initié par l’État en 2018 après plusieurs constats. Tout d’abord, la France est au 6e rang économique mondial, et réalise 50 milliards d’euros de dépenses intérieures de R&D. C’est une nation très bien placée en termes de recherche académique et industrielle, avec 8 prix Nobel, 16 médailles Fields… Par ailleurs, beaucoup de macroéconomistes sentent finir la période d’ultracroissance liée aux services numériques issus des GAFA. Cela a conduit à l’idée qu’il fallait absolument soutenir la technologie de rupture : des innovations qui pourraient, demain, tirer la croissance économique de nos entreprises. L’idée est donc d’aller se nourrir de la recherche académique pour créer de la valeur économique. Les deux façons de le faire, c’est soit de transférer la technologie à une entreprise, soit de créer une entreprise issue de la technologie créée. Dans ce cadre, le plan Deeptech a trois objectifs : créer 500 start-ups deeptech par an, permettre et assurer leur croissance, et enfin développer et renforcer l’écosystème deeptech. L’État a libéré des moyens financiers importants et confié à Bpifrance, son bras armé, l’animation et le financement de ce plan. »

Le plan Deeptech a trois objectifs : créer 500 start-ups deeptech par an, permettre et assurer leur croissance, développer et renforcer l’écosystème

EJG : Quels sont ces moyens financiers ?

N. A. : « Le plan Deeptech met en œuvre des moyens très importants, qui correspondent aux besoins financiers différents des entreprises à chaque stade de leur développement. Pour l’émergence des start-ups, 80 millions d’euros d’aides aux entreprises et 150 millions d’euros pour l’incubation des projets deeptech au sein du dispositif SIA (SATT incubateurs accélérateurs) ont été libérés, soit environ 230 millions d’euros par an. Pour l’étape d’accélération des entreprises, 470 millions d’euros par an d’obligations convertibles et de prêts spécifiques ont été créés. Et pour la phase de croissance des scale-up : près de 5 milliards d’euros vont pouvoir être investis d’ici 2023 dans des entreprises deeptech, dont 1,3 milliard d’euros de fonds propres mis à disposition en direct. Mais aussi à travers les activités de fonds de fonds de Bpifrance, dont l’objectif est de souscrire dans des fonds d’investissement qui eux-mêmes investissent ensuite dans des entreprises, créant ainsi un effet de levier. Ces montants, affectés depuis la création du plan Deeptech, devraient être renouvelés jusqu’en 2023. Nous en sommes certains car les sources de financement sont là, et ce plan est porté par Bpifrance, mais aussi par le ministère de la Recherche, la Fondation pour l’innovation et l’industrie, le SGPI (Secrétariat général pour l’investissement) qui gère le PIA4 (Programme d’investissements d’avenir) et qui est un des outils de financement du dispositif. »

 

EJG : Quelles sont les caractéristiques d’une start-up deeptech ? Comment bénéficier de ces financements ?

N. A. : « Pour être considérée deeptech, une entreprise doit remplir quatre critères : être issue ou s’appuyer sur des travaux en lien avec le monde scientifique ; présenter de fortes barrières à l’entrée, souvent matérialisées par des verrous technologiques très difficiles à lever et la position de premier arrivé sur le marché. Il faut aussi un avantage fortement différenciant par rapport à la concurrence. Enfin, ces start-ups sont souvent caractérisées par un go to market (mise sur le marché, NDLR) long et complexe souvent très capitalistique. Une biotech, par exemple, peut mettre 15 ans pour arriver sur le marché ! »

© Shutterstock

 

EJG : Le potentiel de croissance de l’entreprise, en termes de valeur ajoutée et d’emplois, est-il pris en compte pour définir une deeptech ?

N. A. : « Une innovation, c’est la rencontre d’une idée, d’une invention, avec un marché. Le potentiel de création de valeur économique est essentiel dans cette définition et par conséquent, dans les objectifs du plan Deeptech. C’est une question qui a nourri beaucoup de débats et qui continuera de le faire, car la création d’emplois, notamment pour les collectivités locales, est essentielle et doit conduire l’action publique. Or ce n’est pas ce qu’on recherche immédiatement : la mission de Bpifrance, c’est de créer de la valeur économique dans les entreprises, dont une des conséquences très favorables sera la création d’emplois. »

 

EJG : Comment se déploie le plan Deeptech sur le territoire aq

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