« Le nouveau Saint-James, c’est le Saint-James 2.0, réinventé mais en respectant son histoire, son identité. Nous sommes conscients de sa puissance pour les Bordelais. Il doit garder son esprit tout en lui apportant de la modernité et un nouveau regard. », commente Yann Potet, directeur et maître de maison du nouveau complexe hôtelier qui réunira l’hôtel-restaurant Le Saint-James, le Café de l’Espérance, ainsi que le château Terrefort à Bouliac. Directeur du lieu depuis 2020, Yann Potet a assuré la continuité lorsque la famille Borgel a vendu l’établissement à la fin de l’année 2022 au groupe financier JC Parinaud basé à Mérignac.
Resort
Jean-Christophe Parinaud a d’abord racheté le château de Terrefort, « un ancien vignoble en pierres bordelaises » pour construire un hôtel. Mais lorsqu’il apprend que Le Saint-James est de nouveau à la vente (une première acquisition avait échoué), il décide de monter un resort. « On est partis sur un plan de travaux et d’investissement qui doit durer jusqu’en 2026. », expose Yann Potet.
Durant toute cette période, le personnel continue de travailler, réparti entre différents postes. « C’est un vrai challenge de conserver les équipes. Les cadres travaillent à mes côtés, j’ai complété les équipes du Café de l’Espérance qui est maintenant ouvert 7 jours sur 7 et d’autres employés sont en formation. »
Un bel investissement
Fermé depuis novembre dernier, Le Saint-James devrait rouvrir le 5 décembre prochain. Ainsi s’achèvera la première phase de travaux. « Quand on a fermé on avait 18 chambres, un restaurant gastronomique, un cours de cuisine. Après la phase 1, on va rouvrir avec 11 chambres et 5 suites, deux restaurants : un gastronomique et un bistronomique et on va doubler la capacité des cours de cuisine. »
Quant au budget, il n’est pas communiqué, « mais c’est un bel investissement », sourit Yann Potet.
D’importants travaux d’agrandissement privilégiant les déambulations ont été programmés. « On a beaucoup travaillé sur la fluidité des déplacements », précise Yann Potet. L’entrée et la réception ont ainsi changé de place, 55 chambres seront disponibles à terme, un chai de vieillissement a été créé et celui de vinification agrandi. Tous les espaces seront ainsi rénovés. C’est l’architecte Patrick Dandy, de l’Agence Design Architecture (ADA), installé à Cenon qui a imaginé le projet.
Un dossier pour obtenir la 5e étoile a été déposé pour l’établissement qui demeure membre des Relais & Châteaux
L’esprit Jean Nouvel
Laurent Maugoust, architecte d’intérieur spécialisé dans l’hôtellerie, a été choisi pour la décoration. « Ce qui nous a séduits, c’est qu’il a saisi le sens du bâtiment Jean Nouvel, car nous voulions qu’on respecte son œuvre, la beauté et l’audace du lieu. » La coque Jean Nouvel est ainsi conservée, en l’isolant pour réduire les consommations d’énergies. Une nouvelle décoration « en adéquation avec l’extérieur » a été choisie. Laurent Mangoust a ainsi sélectionné des matériaux naturels : bois, lin, feutrine, cuir végétal, travertin…
« Ce n’est pas un hôtel bling-bling », souligne Yann Potet, qui souhaite monter en gamme et toucher une nouvelle clientèle. Un dossier pour obtenir la 5e étoile a été déposé pour l’établissement qui demeure membre des Relais & Châteaux.
Boîte à rideaux
Côté chambres, l’équipe a travaillé sur le thème « boîte à rideaux » pour une atmosphère cocooning et cosy. Leur point fort reste la vue imprenable sur Bordeaux qui a été mise en valeur. « On a aussi travaillé la lumière avec une light designeuse, et une domotique très simple », les modes jour ou nuit permettant de jouer sur l’ouverture des rideaux, la lumière tamisée ou encore les plinthes qui s’illuminent lorsqu’on pose le pied par terre. Les chambres peuvent aussi s’encanailler avec des miroirs au plafond et des douches doubles : « On propose toujours un forfait fifty shades », s’amuse Yann Potet. Seule la chambre Harley Davidson sera refaite à l’identique avec le mobilier choisi par Jean Nouvel.
Le chef Mathieu Martin
Côté restauration, l’offre est triple avec un gastronomique, un bistronomique et un lounge bar. Le gastro Saint-James propose une expérience inédite en trois temps : « C’est une expérience gastronomique en déambulation ». L’espace sera très confidentiel, avec seulement 9 tables pour 25 places assises « et quelques ambitions pour les étoiles Michelin », confie Yann Potet.
Le chef reste Mathieu Martin (second de Nicolas Magie qui a pris sa suite en 2020). « On a une très bonne vision de ce qu’on veut faire pour la suite. Il conserve une bonne partie de ses équipes, dont son chef pâtissier Sébastien Bertin ». L’équipe a tout particulièrement soigné sa proposition artistique avec un grand sens du détail, des arts de la table, la philosophie de la cuisine, le choix des artisans.
Orama
Le bistrot Orama va, lui, prendre la place de l’ancien restaurant avec une proposition all day dining, petit déjeuner, déjeuner et dîner, ouvert 7 jours sur 7. « C’est un bistronomique très cosy, indique Yann Potet, On a travaillé sur l’acoustique pour absorber les bruits, ainsi que la scénographie » avec la cave qui devrait atteindre 2 000 références.
Le bistrot compte 80 places assises et une terrasse de 60 places. Le lounge bar Hauterive, proposant du snacking, lui aussi assorti d’une terrasse, complétera cette offre. Quant aux ateliers de cuisine Côté Cour, là aussi l’espace a été totalement rénové, avec une nouvelle véranda très lumineuse et des capacités de cours doublées, proposées 7 jours sur 7.
Un spa de 2 500 m2
Avant cette prochaine phase de travaux, le Café de l’Espérance va fermer à son tour, « Il ne sera plus seulement un restaurant, avance son directeur, ce sera un concept hybride… » Mais chut ! On n’en saura pas plus.
La phase 2 devrait débuter dès la livraison du Saint-James, en décembre, avec la construction d’un spa de 2 500 m2 au château de Terrefort. Entouré d’un très joli parc, il comptera des piscines, jacuzzis, hammams, bains, un espace fitness avec stages de yoga, watsu (sorte de shiatsu dans un bassin à 35 °C). Il y aura également un restaurant healthy permettant ainsi une offre day spa pour les Bordelais, formule spa-restaurant incluse. Ce sera également un lieu événementiel car le complexe ne sera ouvert qu’en journée et privatisable le soir. « On voudrait que ce soit un lieu de vie comme de détente », remarque Yann Potet.
C’est alors que débutera la dernière phase de ces importants travaux, avec 23 chambres supplémentaires au Saint-James, sur un terrain pour l’instant en friche, ainsi que celle de villas livrées à l’horizon 2026.
La phase 2 devrait débuter dès la livraison du Saint-James, en décembre, avec la construction d’un spa de 2 500 m2 au château de Terrefort