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Bellevoye : La philosophie du whisky

Alexandre Sirech et son associé Jean Moueix ont créé l’entreprise de spiritueux Les Bienheureux. Leur whisky Bellevoye fait partie des leaders du marché français.

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Alexandre Sirech © Louis Piquemil - Echos Judiciaires Girondins

7 flacons précieux. 7 couleurs éclatantes. En 10 ans, Bellevoye s’est imposé dans l’univers des whiskies français. Derrière cette marque, un homme : Alexandre Sirech qui incarne la société et son associé Jean Moueix, un nom bien connu dans le Bordelais.

MARQUIS DE BORDEAUX

Alexandre Sirech a été à bonne école. Celle de Bernard Magrez, puis de Pernod Ricard : « Deux très belles affaires », commente-t-il. Formé à la distillerie d’Aberlour en Écosse, il réalise que « le seul ingrédient qui soit écossais, c’est l’eau. Même les alambics venaient de Cognac ! ». La remarque fera son chemin. « Bellevoye vient de là », s’amuse-t-il. En 2005, il décide de quitter Pernod Ricard : « J’avais besoin de m’enraciner avec ma famille ». De retour à Bordeaux, contraint par une clause de non-concurrence et confronté à des problèmes de santé, il crée avec sa femme « une petite affaire de vin appelée Marquis de Bordeaux ». Mais en 2014, son meilleur ami, Jean Moueix, lui propose une association. Ça ne se refuse pas !

ENTREPRISE À VALEURS

Après avoir beaucoup travaillé à Cuba (pour Havana Club !), Alexandre Sirech a écrit une utopie Mon pays est formidable : « Un propos très radical, très libéral », commente-t-il. Et comme Jean Moueix l’a lu, c’est l’occasion pour eux de poser les valeurs qui seront celles des Bienheureux : l’éthique, l’esthétique, l’audace, la rigueur, la créativité, la qualité, le respect de l’homme et de la nature, la sincérité, le patriotisme et l’humour. Les deux associés sont également d’accord sur un certain nombre d’engagements sociaux. Jean Moueix, (Petrus, Duclot…) n’étant pas opérationnel, c’est Alexandre Sirech qui va se retrouver aux manettes de l’entreprise de spiritueux créée en 2015.

Le seul ingrédient qui soit écossais, c’est l’eau. Même les alambics viennent de Cognac !

L’ÉLEVAGE

Après avoir fait le tour des distilleries françaises, il en sélectionne 3 qui vont alimenter la production fin 2015. « Nous avions en plus nos compétences d’élevage et d’assemblage », ajoute-t-il. Par la suite, ils vont investir dans la distillerie de Berclaux située en Charente, tandis que l’élevage se fait à Louchats. Un site qui compte une trentaine de salariés. « On a beaucoup investi pour que tout soit automatisé. C’est une Ferrari ! », s’émeut-il.

LES VERRES NOIRS

« Notre stratégie était de pressentir des catégories d’avenir et de les construire en prenant le leadership. » Personne n’avait encore revendiqué le positionnement « whisky de France », une ouverture dans laquelle ils s’engouffrent. Et pour gagner des parts de marchés, ils vont miser sur la dégustation : « Connaissez-vous la méthode des verres noirs ? », interroge Alexandre Sirech. Ces dégustations à l’aveugle vont leur permettre de gagner le marché d’Air France dès 2017, d’être représenté à l’Élysée et de s’imposer sur le marché des whiskies premium : « la stratégie de l’excellence qualitative », comme il la nomme. Avec 40 % de croissance chaque année, et une part de marché de 50 % en volume du whisky français chez les cavistes, la marque Bellevoye a su conquérir son public.

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