Échos Judiciaires Girondins : Vous avez pris la présidence du Club Bordeaux Sud-Ouest Afrique (CBSOA) en 2020. Quels sont les défis qui vous attendent ?
Laurent-Pierre Castagnera : « Diriger une association comme celle-ci, qui a une histoire assez forte à Bordeaux, est une responsabilité et un honneur, cela nécessite de l’engagement
et une vision. D’autant que le CBSOA va fêter ses 30 ans en 2022, c’est un point de passage important. Nous vivons un moment charnière et mon rôle est de faire le pont entre la précédente génération d’entrepreneurs et la nouvelle qui va la remplacer. L’Afrique elle-même a beaucoup évolué ces 30 dernières années, avec une nouvelle génération de business men, dont une partie a fait ses études en Europe, aux États-Unis ou au Canada. Nous n’avons rien à leur apprendre. Cela nécessite une remise en cause de notre mode de fonctionnement. Et puis on doit également faire face à l’émergence d’une nouvelle concurrence débridée qui, au niveau international, est très présente. Il y a notamment la Chine, qui a mis de très gros moyens pour attaquer les marchés africains depuis une bonne quinzaine d’années, et peut-être beaucoup moins de précautions que les entreprises européennes et françaises en particulier. Il y a la Turquie, l’Inde, et plus récemment la Russie. Il y a de gros enjeux et ce sont des facteurs qu’il faut prendre en compte pour dessiner ce que sera l’avenir du CBSOA. En interne, nous avons aussi commencé à renouveler le bureau. Notre chargée de mission Céline de Poorter, qui est la permanente du CBSOA depuis 12 ans, va par ailleurs être remplacée par Bineta Diong en octobre. »
Notre volonté est de générer un développement pour les entreprises en France et de concourir au développement des pays africains
EJG : Pouvez-vous nous en dire plus sur cet engagement et votre vision pour le CBSOA ?
L.-P. C. : « L’engagement du CBSOA est de rester une association basée sur le partage, l’échange et la coopération. Notre volonté est de générer un développement pour les entreprises en France et de concourir au développement des pays africains. C’est aussi pour cela que l’on travaille activement avec Bordeaux Métropole et la Ville de Bordeaux, notamment, car il y a des aspects liés à la politique de coopération. La signature de l’accord de partenariat et de jumelage avec Douala, au Cameroun, en est un exemple. Il induit une notion de transfert de connaissances en matière de développement d’une ville comme Bordeaux, du point de vue des infrastructures et du fonctionnement de la cité. Toutes les entreprises qui rejoignent le CBSOA ont cette volonté de créer de la richesse sur le continent. C’est pourquoi nous attachons toujours beaucoup d’importance aux missions et au transfert de connaissances pendant les missions. »
EJG : En quoi consistent ces missions ?
L.-P. C. : « Au total, nous avons fait une centaine de missions en Afrique depuis la création du CBSOA. Il y a d’une part une partie institutionnelle, en lien avec les chambres de commerce, les ambassades, les conseillers économiques dans les ambassades, les consulats ou les syndicats patronaux… Et d’autre part, les rendez-vous d’affaires. En 30 ans, nous avons créé tout un réseau qui nous permet d’avoir tout de suite le bon interlocuteur dans chaque pays. Ce qu’on apporte, c’est un accès direct, des rendez-vous qualifiés. Nous jouons le rôle de facilitateur et d’accélérateur. Cela permet de pouvoir sortir des affaires relativement rapidement, grâce à une sécurité et un environnement propice aux affaires. Nous sommes aussi en lien avec Business France, avec les chambres et les conseillers du Commerce extérieur, avec le tissu bordelais, le tissu régional, avec les institutions et personnalités locales engagées avec l’Afrique. Sur tous les sujets qui touchent à l’Afrique, nous essayons d’apporter notre contribution. »
EJG : Quel rôle le CBSOA a-t-il joué dans le cadre du sommet Afrique-France, qui devait avoir lieu à Bordeaux et qui se tiendra finalement à Montpellier du 7 au 9 octobre ?
L.-P. C. : « Nous recrutions les entreprises, en France et en Afrique, grâce à notre carnet d’adresses. Car notre rôle est aussi de mettre en connexion les entreprises avec les acteurs du réseau, de mot…