Couverture du journal du 04/02/2025 Le nouveau magazine

Bordeaux : Le Train, toujours sur les rails

Parmi les premières compagnies ferroviaires privées en France, Le Train n’a pas été retenu dans le cadre de l’appel d’offres pour les trains d'équilibre du territoire. Pas de quoi freiner ses ambitions sur la grande vitesse, avec des développements axés sur une rupture servicielle et tarifaire. Ses rames devraient relier Bordeaux à Nantes et Nantes à Rennes d’ici à 2027.

Le Train, Alain Getraud

Le Train a commandé dix rames grande vitesse au constructeur de matériel ferroviaire espagnol Talgo. © D. R.

Si Le Train n’a pas été retenu dans le cadre de l’appel d’offres pour les trains d’équilibre du territoire (TET) pour les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon, au profit de SNCF Voyageurs, cela n’entame en rien la détermination des fondateurs de la compagnie ferroviaire privée, créée en Nouvelle-Aquitaine en 2020 et dont les équipes se trouvent à Bordeaux. « Ce résultat n’aura aucune conséquence sur notre développement. Même si cela aurait été un signal positif, tout en nous permettant de démarrer l’exploitation », admet Alain Getraud, cofondateur et directeur général de Le Train.

« Acceptant les règles de la compétition » et satisfait du challenge qu’elle a représentée pour l’entreprise, il « analyse actuellement les résultats, afin d’être plus performant par la suite ». Mais tient à rappeler que « les concurrents de l’opérateur historique doivent bénéficier des mêmes conditions de réponse et de transparence sur les critères de sélection. Il faut une équité de traitement », insiste-t-il.

Le Train, Alain Getraud

Alain GETRAUD, cofondateur et directeur général de l’entreprise Le Train, basée à Bordeaux © D. R.

Nouvelle expérience

Alain Getraud reste ainsi persuadé que l’offre du Train était la meilleure pour le public, mais aussi pour l’État. « Nous avons travaillé sur les deux volets. Une nouvelle expérience pour les passagers, avec une offre de services incluant la connexion, la restauration, le confort, plus de présence humaine à bord, l’amélioration des fondamentaux comme la propreté ou encore l’augmentation de la fréquence des trains. Mais aussi de la performance économique, avec des tarifs fixes et transparents pour les utilisateurs, et une baisse de la contribution publique sur l’exercice d’exploitation permettant de passer sous le seuil de 50 % », affirme-t-il.

Ce serait ce second critère, suppose le dirigeant, qui aurait fait la différence. Or « le point fort de Le Train, c’est la rupture servicielle et tarifaire que nous proposons aux voyageurs », assure-t-il.

 

Flotte de dix rames

Positionné sur les trains à grande vitesse en « service librement organisé » sur le secteur du Grand-Ouest, Le Train a axé sa stratégie sur « une expérience voyageurs différenciante ». Basée sur le confort, l’accessibilité, la connectivité, la capacité à emporter des objets encombrants (vélos, surfs…), cette nouvelle approche veut également fluidifier les systèmes de réservation et de distribution.

Pour cela, Le Train a commandé une première flotte de dix rames de 350 places au constructeur espagnol Talgo, « un modèle de train sur étagère que nous avons personnalisé pour qu’il reste moderne durant les 15 prochaines années », se félicite Alain Getraud. Et noué des partenariats avec une centaine de fournisseurs, notamment pour les services digitaux et technologiques.

Le Train, Alain Getraud

Le Train a travaillé sur le tracé de son offre grande vitesse sur le Grand-Ouest avec SNCF Réseaux. © D. R.

Équipe pluridisciplinaire

« Nous devrions être présents sur le réseau d’ici à 2027. Cette ouverture de marché nécessite en effet un temps long de préparation, sur les obligations légales, la montée en compétences, la construction du matériel à grande vitesse, pour lequel il existe peu d’industriels », constate le dirigeant. Il a également pris le temps de constituer « une équipe experte de grands talents », composée d’une vingtaine de personnes, issues du secteur ferroviaire mais aussi du voyage, comme la responsable commerciale Élise Renaud, passée chez VeePee, Booking et Expedia ; des technologies, comme le DSI Olivier Dominguez, ancien de chez Nokia et Ouigo Espagne ; du milieu hospitalier, à l’image de la directrice générale adjointe, Catherine Pihan-Le Bars ; ou encore du secteur aérien, avec plusieurs collaborateurs passés chez Air France…

Nous devrions être présents sur le réseau d’ici à 2027

Attractivité

Poursuivant le montage de son offre grande vitesse, Le Train a déjà étudié avec SNCF Réseaux le « tracé des routes que nous couvrirons », assure Alain Getraud. Des liaisons Bordeaux-Nantes et Nantes-Rennes en moins de 3 heures, avec des arrêts à Angoulême, Tours Centre (non desservi actuellement en grande vitesse), Angers, Arcachon (en fonction de la saison) et la gare de Pessac Alouette, connectée à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac. « Nous travaillons d’ailleurs avec des compagnies aériennes pour proposer une billétique combinée », note-t-il. « Notre objectif est de rendre le ferroviaire attractif, et d’œuvrer au report modal », conclut-il.