Couverture du journal du 04/02/2025 Le nouveau magazine

Canéjan : le Surf Park, toujours contesté, mais bientôt lancé

Il s’agirait du premier Surf Park en France, le neuvième en Europe. Après la délivrance du permis de construire en février 2023, toujours contesté, les porteurs de projet du Surf Park de Canéjan s’apprêtent à lancer une première phase de travaux et visent une ouverture en 2026.

Surf Park Canéjan

© 4A Atelier Aquitain d’Architectes Associés

Le Surf Park de Canéjan sera-t-il le premier à voir le jour en France ? Le lancement de la première phase du chantier est, en tout cas imminent, avec des travaux de terrassement qui débuteront en mars. « Malgré une procédure en cours de recours en annulation du permis de construire, nous avons le droit légalement de démarrer les travaux. Nous avons pris le temps d’écarter les risques. Ce n’est pas un passage en force », assure Édouard Algayon, l’un des quatre cofondateurs du projet.

À une quinzaine de kilomètres au sud de Bordeaux et à moins d’une heure de l’océan, le Surf Park de Canéjan qui s’étendra sur 20 000 m2 prévoit la création de deux bassins équipés de la technologie Wavegarden pour générer des vagues. L’ouverture d’un premier bassin est prévue pour le premier semestre 2026. Le projet intégrera, dans un second temps, un bâtiment qui accueillera un centre technique de performance, un espace de recherche et développement ainsi que des infrastructures de restauration et d’hébergement.

50 % des revenus

Attaquée sur le volet environnemental, l’équipe fondatrice insiste sur le fait que le parc atteindra l’autonomie énergétique via des panneaux photovoltaïques et que des systèmes de récupération d’eaux de pluie seront mis en place pour diminuer la consommation d’eau potable. Parmi les externalités positives, les fondateurs citent également la création de 80 emplois directs avec un pic à 120 en saison. Mais c’est avant tout l’intérêt sportif qu’ils mettent en avant. « Le Surf Park, c’est l’image de la répétition, de la perfectibilité. Les plus grosses nations du surf se sont armées dès le début et l’écart se creuse déjà sur les jeunes générations », explique Nicolas Padois, autre cofondateur, gérant d’un club de surf sur le bassin d’Arcachon.

Huit Surf Parks sont actuellement ouverts en Europe. « Sur l’ensemble du complexe, l’activité surf, qui concernera les professionnels comme les débutants, générera un peu plus de 50 % des revenus. Nous serons à plus de 80 % dans la première phase », ajoute Boris Lesavre pour Widoowin CF qui accompagne les cofondateurs. Il faudra compter entre 35 à 70 euros pour une heure de surf. Le Surf Park disposera d’une capacité d’accueil de plus de 250 000 visiteurs par an.

Surf Park Canéjan

La première phase du chantier pour le projet de Surf Park débutera en mars à Canéjan © 4A Atelier Aquitain d’Architectes Associés

33 millions d’euros d’investissement

Pour mener à bien ce projet dans sa globalité, 33 millions d’euros seront nécessaires. 5,5 millions d’euros ont pour le moment été levés, dont 500 000 euros très récemment pour lancer les premiers travaux. L’entreprise Oxbow dont le siège est basé à Mérignac s’est notamment associée au projet. Un autre tour de table, plus conséquent, de 10 millions d’euros, est annoncé pour la fin du premier semestre 2025 pour financer les travaux du premier bassin. Deux souscripteurs se sont déjà fait connaître. Parmi eux, l’entrepreneur Philippe Algayon, père de l’un des fondateurs.

Un autre tour de table de 10 millions d’euros est annoncé pour la fin du premier semestre 2025

La question de l’eau potable

Reste que le tribunal administratif de Bordeaux doit encore se prononcer sur le recours en contentieux déposé fin juillet 2023 par la Sepanso Gironde et Surfrider Foundation pour demander l’annulation du permis de construire. Les associations soulevaient alors les risques environnementaux et sanitaires d’un tel projet. Le recours est toujours en cours d’instruction.

Dans ce contexte, à la demande de la commune de Canéjan, une expertise judiciaire a été ordonnée en octobre par ce même tribunal sur la question centrale de l’eau. Il s’agira de déterminer si le fonctionnement de cet équipement nécessitera une alimentation en eau potable et, le cas échéant, d’en déterminer la mesure. L’expert mandaté par le juge des référés devra donner son avis à l’issue d’un délai de 6 mois. « L’ordonnance du juge doit être saluée car elle permet d’apporter de l’objectivité et de l’apaisement dans la controverse. La municipalité souhaite que l’expert puisse travailler sereinement afin d’éclairer le tribunal dans son jugement futur », précisait la collectivité fin octobre.