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Couvre-feu à 18h, quelles aides ?

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour accompagner les entreprises touchées par le couvre-feu de 18h généralisé. La CPME alerte sur leurs limites.

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« Au moins 15 jours », a précisé le Premier ministre, Jean Castex, le 14 janvier 2021, en annonçant l’extension du couvre-feu à 18 heures à l’ensemble du territoire. La mesure impacte diversement les différents acteurs économiques. Les commerçants obligés de fermer leurs portes à 18 h se voient obligés de se réorganiser pour tenir compte des nouveaux horaires et redoutent une perte de chiffre d’affaires. Et l’annonce constitue un signal très décourageant pour les secteurs encore fermés administrativement, qui voient la perspective de leur réouverture s’éloigner encore.

Une « mauvaise nouvelle », a commenté la CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises, dans un communiqué. À la suite de Jean Castex, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie a détaillé le soutien qu’apportera l’État aux entreprises pour faire face à cette nouvelle mesure sanitaire. L’enveloppe devrait s’élever à 4 milliards d’euros par mois, auxquels s’ajoutent les dépenses liées au dispositif de chômage partiel. Ce dernier va être adapté à la nouvelle situation, et prolongé pour certaines entreprises. Côté aides financières, une nouveauté majeure : les coûts fixes des entreprises fermées à cause de l’épidémie de Covid-19 et de celles des secteurs qui leurs sont liés, réalisant plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par mois, seront pris en charge à 70 % par l’État. Ces montants s’ajoutent aux aides du Fonds de solidarité. L’aide est, pour le moment, plafonnée à 3 millions d’euros sur la période de janvier à juin 2021.

La mesure impacte diversement les différents acteurs économiques

LE MUR DE LA DETTE

Le dispositif vise les structures de taille importante (chaînes d’hôtels, réseaux de salles de sport, propriétaires de plusieurs restaurants…), mais le gouvernement travaille à l’appliquer aussi à des entreprises générant moins de 1 million d’euros de revenus mais ayant des coûts fixes élevés (salles de sport, centres de vacances…). D’autres dispositifs plus généraux sont également prévus : pour les secteurs touchés par les fermetures, ou qui subissent une forte baisse de leur chiffre d’affaires, les exonérations et les aides au paiement des cotisations seront maintenues en janvier. Une autre mesure concerne le PGE, Prêt garanti par l’État, et elle s’applique à toutes les entreprises l’ayant souscrit : une année supplémentaire de différé est accordée avant le début du remboursement.

Si la CPME salue « l’engagement dont fait preuve le gouvernement » au travers de ces différentes mesures de soutien, elle met en garde sur deux sujet : les « conditions de (la) mise en application » de l’aide exceptionnelle supplémentaire pour les frais fixes. Par ailleurs, en dépit du report de remboursement du PGE, « il n’y aura sans doute pas d’autre choix que d’aller plus loin en regroupant l’ensemble des dettes des entreprises viables en un seul prêt garanti par l’État, amortissable sur une plus longue durée », prévient la confédération.

 

COUVRE-FEU : LES RECOMMANDATIONS DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

Pour enrayer la dynamique du virus, plutôt que l’option du couvre-feu à 18 heures, étendu à l’ensemble du territoire, le Conseil scientifique, dans son avis diffusé le 15 janvier, a préconisé un couvre-feu généralisé à partir de 18 heures « complété, dans certaines régions ou métropoles plus à risques, d’une restriction des déplacements inter-régionaux » ou un couvre-feu aménagé, comme celui mis en place fin octobre. Côté entreprises, il insiste sur « la nécessité d’une large utilisation du télétravail ». Les recommandations des experts ont, en revanche, été suivies par le gouvernement sur le maintien de l’ouverture des écoles (sous surveillance) et la reprise partielle, en présentiel, des cours à l’université, pour tenir compte des « conséquences psychiques actuellement observées chez les jeunes ».