Il y a quelques mois, Fabienne Massip-Coutzac était l’invitée d’une journée consacrée à la transmission d’entreprise organisée par l’Ordre des experts-comptables de Nouvelle-Aquitaine. Rien d’étonnant quand on sait que depuis 80 ans, les Massip, spécialisés dans la fabrication et vente de maroquinerie, ont sauvegardé l’entreprise passée de mains en mains, de mère en fils, de frère en frère, de père en fille, puis en frère…
Il y a eu tout d’abord Marguerite et Maurice, Jean-Claude et Alain, puis Fabienne, Cyril et Olivier, tout s’est joué en duo, et maintenant en trio : Fabienne Massip-Coutzac, actionnaire majoritaire, son frère Olivier Massip qui crée et fabrique les modèles, et son mari Cyril Coutzac, directeur financier, commercial et marketing.
Marque blanche
Au départ était donc Marguerite Massip, l’arrière-grand-mère, couturière à la barrière de Pessac qui crée un sac pour sa fille. Remarqué par son entourage, elle en fabrique plusieurs et décide finalement de les commercialiser. Sa carte d’artisan datée de 1945 a été prise pour point de départ de l’histoire familiale. Des créations seulement en tissu et raphia qui vont évoluer.
Au retour de la guerre, son fils Maurice, auparavant postier, décide de travailler avec elle et de fabriquer des sacs en cuir. Mais en 1960, Maurice choisit de développer son activité seul, et dépose la société d’exploitation Massip Maurice (qui existe toujours). Son fils Jean-Claude, qui était charcutier traiteur, vient lui prêter main forte : « Il est passé de la chair à la peau », souligne avec malice Fabienne Massip.
Ils deviennent alors sous-traitants pour des marques (comme Lancel) et le resteront jusqu’à 1976 : « On était marque blanche pour des enseignes connues sous le nom de Divona », précise Fabienne Massip.
L’entreprise devient sous-traitant pour des marques (comme Lancel) et le restera jusqu’à 1976 sous le nom Divona
Les 15 glorieuses
Jean-Claude et Maurice travailleront ensemble jusqu’à l’arrivée d’Alain, frère de Jean-Claude et père de Fabienne et d’Olivier, qui rejoint l’entreprise familiale, après une carrière de directeur commercial. « Il est venu les aider pour donner un nouvel élan et a décidé la vente en direct. On était d’abord fabricant, ensuite commerçant. » Ils ouvrent une petite boutique rue des Beaux-Arts qui marche très bien.
« De 1976 à 1990, c’était l’âge d’or de la famille, les 15 glorieuses. Il y avait une quinzaine d’ouvrières sous la direction de Jean-Claude, qui fabriquaient de la maroquinerie et des vêtements en cuir. » Entre Alain, qui dessine les modèles, e…