EJG : Avec cette 5e vague, c’est un peu les montagnes russes…
Amélie Déchénais : « Celle-ci est encore différente. Au premier confinement, tout s’est arrêté. De juin à mi-septembre 2020, des congrès et des salons professionnels avaient pu se tenir. Mais, les annonces de la préfète à la mi-septembre ont totalement fait écrouler le mouvement. Alors que les événements de plus de 5 000 personnes étaient autorisés, elle ne voulait pas d’événements de plus de 50 personnes. Il y a eu pendant le confinement une très grosse mobilisation pour être prêts pour le (second) déconfinement. On avait la preuve que les événements professionnels n’étaient pas vecteurs de clusters. La reprise date d’avril 2021, avec un retour des voyageurs d’affaires. En interne, il y en a beaucoup qui nous disaient « ça bricole un peu » mais rien d’officiel, ni remarquable sur les gros lieux événementiels. On sentait que les gens avaient pris conscience qu’avec le télétravail et l’impossibilité de se réunir, il y avait des secteurs, des associations, des entreprises en peine. Il y a quand même avec ces événements de la création de valeur, de la recherche, du transfert de compétences. À partir de juin, on a commencé à avoir des événements plus significatifs. Le graal ça a été la mise en place du pass sanitaire le 9 août, ça a été très salvateur. Jusqu’au 2 décembre, ça a été une rentrée et une relance extrêmement dynamiques. »
EJG : Comment les équipes s’adaptent-elles à la crise sanitaire ?
A.D. : « Dès le début du confinement, au Bordeaux Convention Bureau, comme à l’Office de Tourisme, on a continué à travailler avec nos partenaires, en communication externe avec les clients, on était mobilisés, on a continué à faire des événements virtuels, de donner de l’info. C’est un cercle vertueux, les partenaires se sont sentis soutenus, la Métropole nous a aussi soutenus pour prendre en charge les cotisations de nos adhérents sur 2020/2021, on a fait des réductions, pas mal sont restés ouverts. Du coup, quand il a fallu reprendre, il y avait une bonne dynamique, et on était soit déjà prêts, soit dans une démarche commerciale de recherche d’événements. Les partenaires, notamment hôteliers, ont reçu une demande énorme de dernière minute de séminaires résidentiels, événements d’entreprise entre 20 et 150 participants. Certains ont même fait des chiffres supérieurs à 2019 ! Bordeaux, a été aussi assez épargnée par le virus. Donc un ensemble de choses, avec l’attractivité, ont fait que cette période septembre-novembre a été très bonne pour le tourisme d’affaire et même de loisirs. Notamment avec les Espagnols. Ça a été un gros souffle d’air. »

@ bassinsdelumières
EJG : Quel est l’impact économique de ces événements ?
A.D. : « Plusieurs choses se sont agrégées : 2020 devait être une très grosse année, avec notamment 3 des plus gros congrès nationaux qui tournent, reprogrammés en 2021 : les HLM (5 000 personnes), l’Ordre des experts comptables (4 000 personnes) et la VAC (vétérinaires des animaux de compagnie, 4 000 personnes). Ils ont eu lieu entre fin septembre et fin novembre. On a eu aussi des plus petits congrès : l’Ecoc, le congrès européen de l’optique (1 800 participants) et d’autres événements plus restreints, de 150 à 300 participants. Il y a des événements tels qu’Exp’hôtel qui sont très importants, mais qui ne sont pas tournants, c’est-à-dire qu’ils captent un gros nombre de participants de la Région. Ce sont des événements pro mais locaux, dont les retombées sont moins importantes pour la destination Bordeaux. C’est important pour le CEB, pour les locations des exposants. Nous, ce qui nous intéresse, c’est qu’ils captent du national : sur les 3 gros congrès, plus de 80 % des participants sont hors Nouvelle-Aquitaine. Donc ça veut dire des dépenses supérieures. »
Le graal, ça a été la mise en place du pass sanitaire le 9 août
EJG : Etes-vous de nouveau confrontés à une vague d’annulations ?
A.D. : « Les annonces, sans réel décret, nous impactent…