Couverture du journal du 02/01/2025 Le nouveau magazine

Expertise-comptable : La dynamique toulousaine du groupe bordelais CF

BORDEAUX · Classé en 2024 parmi les meilleurs cabinets d’expertise-comptable de France, le groupe CF, créé à Bordeaux en 1980, connaît depuis plusieurs années une croissance puissante et constante. Parmi ses territoires d’implantation, la région toulousaine est aujourd’hui l’un des axes forts de son développement avec depuis décembre dernier l’ouverture de nouveaux locaux de 500 m2 dans le quartier des Minimes à Toulouse. Le PDG, Jean-Philippe Romero, nous explique sa stratégie avec un seul credo : accompagner les clients chefs d’entreprise le mieux possible et avec de nouveaux services au top à leur proposer.

Jean-Philippe Romero, groupe CF

Jean-Philippe Romero, PDG du groupe CF © Louis Piquemil - La Vie Economique

Les Echos Judiciaires Girondins : Il y a quelque temps, l’institut Statista vous classait parmi les meilleurs cabinets d’expertise-comptable de France : c’est une sacrée reconnaissance pour vous. Qu’est-ce que cette récompense vous inspire ?

Jean-Philippe Romero : Avant tout, cela suscite une grande fierté. Être reconnu par un institut comme Statista est la consécration du travail collectif accompli au sein du groupe. Cette distinction est avant tout celle de nos associés et de nos collaborateurs. Elle témoigne de l’engagement quotidien de 1 300 personnes qui contribuent à notre succès. En outre, notre raison d’être, « Construire votre avenir », résonne profondément avec les attentes de nos clients. Au fil de plus de 40 années d’efforts continus, nous avons su bâtir une stratégie solide, convaincus que notre mission est d’accompagner nos clients à chaque étape de la vie de leur entreprise : création, développement et transmission. Nous avons placé la réactivité et la qualité au cœur de nos priorités. Le groupe CF s’est diversifié au fil du temps, tout en maintenant l’expertise-comptable et l’audit comme noyaux essentiels. Nous avons également constitué un réseau d’experts pour accompagner nos clients dans des domaines variés.

 

EJG : Parmi vos derniers développements, vous avez donc ouvert un nouveau cabinet à Toulouse dans le quartier des Minimes : pouvez-vous nous expliquer votre stratégie sur la région toulousaine ?

J.-Ph. R. : Après un développement important en Aquitaine, il nous semblait tout à fait naturel d’étendre notre présence à Toulouse et dans sa région. Nous avons intégré l’Occitanie il y a une dizaine d’années, d’abord par des acquisitions successives, jusqu’à rencontrer notre futur associé Yann Benchora. Ensemble, nous avons élaboré une stratégie visant à atteindre une taille critique avec des implantations stratégiques et à offrir une palette complète de services à nos clients. Aujourd’hui, nous avons réussi ce pari : nous sommes présents aux quatre coins de l’agglomération toulousaine. Notre site principal à Ramonville regroupe plusieurs départements, tandis que notre bureau des Minimes, de 500 m², vient d’ouvrir au nord de Toulouse. À l’est et à l’ouest, nous avons des bureaux à Toulouse Saint-Jean et à Cornebarrieu. De plus, notre implantation à Fronton nous permet de répondre à la demande locale, notamment pour nos clients de Villemur et Montauban, avec lesquels nous entretenons des relations historiques. Ce développement a été accompagné de l’intégration de Bertrand Enjalbert comme nouvel associé. Avec Yann, ils codirigent nos sites d’expertise-comptable et d’audit. Nous avons également étoffé notre offre avec des sociétés de conseil, telles qu’un cabinet d’avocats spécialisés en droit des affaires, fiscalité et droit social, ainsi qu’un département de gestion de patrimoine, qui a récemment renforcé son ancrage local par l’acquisition d’un confrère. Avec plus de 150 collaborateurs dans la région, nous avons atteint la taille critique et nous nous positionnons désormais parmi les leaders du secteur.

 

EJG : Au niveau du groupe, quelle est votre ambition pour 2025 et les années à venir : croître toujours plus pour peser encore plus au niveau français, mailler encore plus le territoire ? Objectif : dépasser les 100 millions d’euros de CA ?

J.-Ph. R. : L’objectif de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires est effectivement notre ambition pour 2025. Cependant, notre vision reste inchangée depuis le début : il s’agit d’un projet d’entreprise qui a débuté avec mon prédécesseur et que nous avons amplifié ces dernières années avec mes associés. Nous ne cherchons pas à être boulimiques, mais à bâtir un cercle vertueux autour de notre raison d’être.

Notre priorité reste la qualité de nos services et l’offre de valeur que nous apportons à nos clients. Ce qui nous permet de créer une confiance mutuelle, attirant ainsi de nouveaux clients. Grâce à cette stratégie, nous estimons que notre chiffre d’affaires pourrait atteindre environ 120 millions d’euros d’ici trois ans, principalement grâce à la croissance organique. Nous concentrons désormais nos efforts de développement sur la région Rhône-Alpes, où nous avons acquis le cabinet Sofeg l’année dernière.

Nous estimons que notre chiffre d’affaires pourrait atteindre environ 120 millions d’euros d’ici trois ans, principalement grâce à la croissance organique

EJG : À Paris, quel développement avez-vous prévu pour 2025 ?

J.-Ph. R. : À Paris, nous avons récemment regroupé nos 120 collaborateurs sur un seul site, dans le quartier des Ternes, près de l’Arc de Triomphe. Nous avons voulu créer un écosystème favorable aux entrepreneurs, en réunissant les professions du chiffre, du conseil et du droit. Un fait nouveau pour 2025 : nous allons enrichir notre offre avec une activité notariale. Nous nous sommes rapprochés d’une jeune notaire ambitieuse, intéressée par l’interprofessionnalité. Son dynamisme et son sens des affaires nous ont convaincus et nous avons immédiatement trouvé une synergie.

 

EJG : Parmi vos axes de diversification, pouvez-vous nous parler de votre sensibilisation aux indicateurs carbone ?

J.-Ph. R. : Effectivement, cette initiative est née suite à notre participation à la Convention des entreprises pour le climat (CEC), à laquelle j’ai pris part avec mon associée Tiffany Henocque. Si la dimension pédagogique de ce parcours est toujours utile, cela nous a surtout fait prendre conscience du rôle crucial que notre groupe devait jouer en tant que contributeur et « influenceur » dans notre écosystème. Nous avons mobilisé nos associés et notre équipe IT pour ce projet. Ainsi, début 2025, nous offrirons gratuitement à nos clients des indicateurs carbone calculés en temps réel, grâce à notre plateforme IZZY, à partir des flux comptables que nous gérons. Il s’agit de notre contribution à éveiller les consciences. Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, nous proposons un accompagnement personnalisé, y compris pour la certification. Nous sommes certifiés Cofrac et accompagnons également nos clients dans leur démarche CSRD.

Au 1er semestre 2025, nous allons offrir à nos clients des tableaux de bord avec des indicateurs carbone.

EJG : Comment voyez-vous la situation actuelle de l’économie française ? Préoccupante ou y a-t-il des lueurs d’espoir ?

J.-Ph. R. : La situation actuelle est effectivement préoccupante. Le climat des affaires s’est détérioré et de nombreux secteurs souffrent. Le manque de visibilité sur les orientations budgétaires engendre un climat de doute, ce qui touche directement la prise de décision des dirigeants. Les incertitudes politiques, tant au niveau national qu’international, ajoutent à cette instabilité. Même si les risques internationaux, comme ceux liés aux politiques protectionnistes des États-Unis, échappent à notre contrôle, il revient à nos dirigeants nationaux de prendre les mesures adéquates. Des secteurs tels que le commerce de détail, l’automobile, la construction et l’agriculture sont particulièrement en difficulté. Bien que l’État ait joué un rôle clé lors de la crise du Covid, en soutenant l’économie par des mesures comme le « quoi qu’il en coûte », nous observons aujourd’hui des signes de crise généralisée, alors même que l’économie avait rebondi après la crise sanitaire.

 

EJG : Quelles mesures attendez-vous du gouvernement nouvellement installé ?

J.-Ph. R. : Ce que nous attendons, c’est de la simplification et de la visibilité. Il est essentiel de libérer l’entreprise du fardeau administratif qui pèse sur les dirigeants, tout en apportant des clarifications sur les incertitudes fiscales et sociales actuelles. Ces incertitudes freinent la prise de décision, notamment en matière d’investissement et d’embauche. La France s’est progressivement transformée en un État-providence qui réglemente, taxe et redistribue. Si la réglementation et l’impôt sont nécessaires pour organiser une société moderne, il semble excessif de taxer autant pour redistribuer autant. Le système fiscal est devenu un véritable labyrinthe, avec une multitude de taxes et d’impôts, et une profusion de dispositifs d’aides et de subventions. Est-ce vraiment efficace et pertinent ? Et est-ce compréhensible par le plus grand nombre ?

Le groupe CF en chiffres

CA : 94 millions d’euros au 30 juin 2024

1 300 collaborateurs 31 décembre 2024

Une trentaine d’implantations dans 4 régions couvertes : Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Rhône-Alpes et Paris.

5 cabinets en Haute-Garonne : Ramonville, Cornebarrieu, Toulouse Saint-Jean, Toulouse les Minimes et Fronton.

Objectif CA 2027 : 120 millions d’euros pour 1 500 collaborateurs