L’avenir n’est pas ce qui va nous arriver, mais ce que nous allons en faire. Nous avons déjà commencé, au sein de la filière forêt-bois française, à suivre ce raisonnement bergsonien, conscients des enjeux sociétaux et de notre rôle fondamental pour initier des réponses collectives. Nous voyons naître des actions issues de la société de plus en plus ciblées à l’encontre des acteurs de notre filière, et comprenons – assurément – toutes les attentes que chaque citoyen, où qu’il soit, nous investit pour les traduire en actes et en engagements.
Utile par essence
Tous les acteurs des métiers allant de la propriété forestière familiale jusqu’aux divers utilisateurs du bois et autres biosourcés, en passant par les transformateurs artisanaux comme industriels, se sont collectivement accordés au sein d’une démarche commune. Celle d’être une filière utile par essence. Utile pour répondre aux besoins de nos concitoyens (se loger, se chauffer, transporter…) en adaptant les usages face aux ressources, dans le cadre de la bioéconomie.
Utile pour protéger et régénérer le vivant, source de notre matière tout autant que préservation d’un écosystème global. Utile surtout pour faire face aux enjeux liés au dérèglement du climat, en étant la meilleure solution pour une croissance générant le moins possible de carbone, en même temps que garantir la captation, puis la séquestration de ce même carbone issu de notre société mondialisée.
Des injonctions à l’accélération
Cette démarche de responsabilisation vient de notre propre volonté d’agir, en reconnaissant que les injonctions de plus en plus pressantes d’un pan de la société nous obligent à accélérer la mise en place des solutions. Ces solutions seront liées aux déploiements des bonnes pratiques, tout autant que l’affirmation d’engagements validés par l’analyse d’indicateurs objectifs, qui vont permettre de construire les méthodologies de performance, à l’échelle de la nation comme à celle de chaque territoire.
La proximité et le souci de réactivité territoriale sont l’un des gages de succès de cette démarche de responsabilité sociétale. Associer des parties prenantes constructives, conscientes des enjeux, et planifier dans le même temps l’adaptation, est l’autre clé de réussite.
Comment cela s’articule-t-il ? Grâce à une répartition des rôles de chacun, au sein d’une interprofession qui a affirmé une volonté d’avancer en cohésion, autour des sujets d’utilité sociétale, d’attractivité comme de prescription des usages des produits bois. Il est essentiel de ne pas s’arrêter à la façon de couper les arbres, mais de comprendre l’urgence d’adapter les forêts face à des territoires entiers qui dépérissent. Des territoires qui sont à la fois les premières victimes du réchauffement climatique comme une part importante de la solution.
Il est indispensable de conserver la diversité des espèces sylvicoles. Raison pour laquelle il faut trouver des usages valorisants pour les arbres amenés à être exploités pour permettre la régénération de la forêt. Celle-ci doit continuer d’associer les bonnes pratiques de la gestion humaine aux cycles naturels, pour mieux faire face aux réalités environnementales et économiques.
Il faut trouver des usages valorisants pour les arbres amenés à être exploités pour permettre la régénération de la forêt.
Des enjeux communs à l’intérêt général
Ce sont tous ces enjeux que l’on retrouve sur les territoires de notre pays : depuis les régions pastorales jusqu’aux espaces urbains, acteurs des choix de consommation.
Ce sont tous ces enjeux qui demandent du dialogue, de la concertation et des actions collectives, coordonnées au sein de chaque massif forestier.
Ce sont tous ces enjeux qui doivent être menés avec la population, par la filière forêt bois réunie dans les interprofessions territoriales comme au plan national.
Le réseau Fibois, qui agit à l’échelle de chaque région administrative française, prouve chaque jour son rôle dans la mise en place d’une méthode permettant l’appropriation des acteurs professionnels, le déploiement dans la concertation avec chaque citoyen, et le suivi des engagements dans un rôle d’observatoire, d’analyse et de restitution.
Fibois Nouvelle-Aquitaine a pu faire valoir cette parfaite harmonie collective face à l’urgence et aux invectives, en permettant à tous de s’écouter, de proposer et de s’organiser, lors des Assises de la forêt et du bois en Limousin, le 24 octobre dernier, au cœur de la Corrèze.
Les prochains mois seront essentiels pour emporter le consentement de tous les acteurs, que ceux-là soient au cœur de la filière, ou tout simplement concernés par notre avenir en commun. Il y va de l’intérêt général. Et notre filière montrera alors toute son utilité.