La loi de blocage et secret des affaires
Une mesure incluse dans la réglementation de la « compliance » (conformité) est celle de la loi de blocage du 26 juillet 1968 (1) qui interdit la communication à des administrations étrangères, y compris judiciaires, d’informations économiques, financières, commerciales, industrielles ou technologiques. Cette loi a été créée au départ – précurseur de l’intelligence économique en France – pour permettre aux entreprises de s’opposer aux techniques d’« examination » ou « discovery » du droit anglo-saxon ; technique qui permet à tout justiciable de demander à son adversaire tout élément qui peut lui être utile, comme la liste de ses clients ou de ses fournisseurs ; on imagine !
Elle a fait l’objet d’une réforme en 1980 et il était prévu en 2012, avec le projet de loi sur le secret des affaires, de la modifier à nouveau, pour permettre une compatibilité entre le système américain et le système français. Mais ce projet n’a pas abouti et la loi sur le secret des affaires a finalement été approuvée, après l’adoption de la directive européenne en la matière (2). Et l’inclusion dans le processus de conformité, c’est-à-dire de vérification obligatoire, s’est faite à l’occasion de règlements nationaux du 18 février 2022 (3) et du 7 mars 2022, concernant la mise en application de cette loi de 1968, application sanctionnée d’une façon relativement rare depuis la date de la loi (4).
Sept mesures de conformité
On rappellera tout d’abord les domaines des sept mesures de conformité : les « trusts », le blanchiment d’argent, la corruption, les devoir de vigilance et droits humains, les lanceurs d’alerte, les mesures de sanctions économiques et embargos, et la loi de blocage (5) ; et que toutes les entreprises ou organismes privés comme publ…