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[ La veille techno ] Douleurs neuropathiques : un défi médical

En 2024, 20 % des adultes français souffraient de douleurs chroniques modérées à sévères !1 Leur nature, souvent difficile à localiser, complique le diagnostic. Parmi elles, on distingue la douleur neuropathique, qui résulte d’une altération du système nerveux et s’avère être un phénomène complexe, impliquant des mécanismes variés et interconnectés. Mieux comprendre ces (dys)fonctionnements, c’est l’espoir de développer des stratégies thérapeutiques plus efficaces, pour soulager les patients.

Douleurs neuropathiques

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La douleur est un mécanisme de défense fondamental – fruit de millions d’années d’évolution – qui remplit une fonction d’alerte en signalant une menace potentielle pour l’organisme, et cela, en déclenchant des mécanismes adaptatifs de protection. Son interprétation varie au fil du temps : Hippocrate la considérait comme la conséquence d’un déséquilibre des humeurs, tandis que Descartes l’analysait à travers le prisme d’un modèle biomécanique.

Les avancées récentes ont mis en lumière la complexité de ce phénomène, loin d’une simple transmission d’un signal envoyé au cerveau. Il repose sur une interaction entre les systèmes nerveux – central et périphérique – influencée par des facteurs émotionnels, cognitifs, culturels et génétiques, nécessitant une prise en charge adaptée à chaque individu.

Lorsque le système nerveux s’emballe !

7 % de la population française estime en ressentir. Mais comment les distinguer ? Celles-ci se manifestent en l’absence de tout stimulus extérieur, devenant une souffrance invisible et invalidante. Une personne sur trois concernée affirme qu’elles affectent considérablement leur autonomie, tandis qu’un quart évoque un impact négatif sur leurs relations sociales, mais aussi leur sommeil et leur humeur. Un cercle vicieux, conjuguant mal physique et détresse psychologique.

Cette souffrance s’explique aussi par la complexité du diagnostic et ses origines : la neuropathie diabétique par exemple, liée à un excès de sucre dans le sang, endommage les nerfs et provoque des sensations de brûlure. Les douleurs post-zona, elles, se manifestent par des élancements « électriques » qui peuvent persister des mois. Quant aux patients amputés, il n’est pas rare qu’ils puissent faire l’expérience troublante du « membre fantôme » : bien que la partie du corps ait disparu, le cerveau continue d’émettre des signaux douloureux.

Un « apprentissage aberrant »

La douleur, comment ça marche ? Son processus normal suit un schéma défini : des nocicepteurs – récepteurs de la douleur – détectent une menace et transmettent un signal à la moelle épinière, qui à son tour le relaie au cerveau. Un circuit dit « class…

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