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Gironde : Librairies, commerces essentiels

Le retour dans les librairies, plébiscitées par les Français, a bien eu lieu partout en Gironde. Mais ici comme ailleurs, les confinements ont bousculé les habitudes, avec une explosion des commandes sur Internet.

Librairie Générale Gironde

Librairie Générale © D. R.

La clientèle était au rendez-vous. Samedi 28 novembre 2020, clients et lecteurs au soutien de ces commerces si essentiels ont franchi les portes des librairies enfin réouvertes. « J’ai passé la journée à l’accueil », raconte Valérie Muzzi, directrice de la Librairie Madison à Libourne, « les gens – beaucoup d’habitués – étaient heureux de revenir, il y avait une sorte d’émulation. » « Il a fallu réguler les entrées, puisque nous ne pouvons accueillir plus de 12 personnes », renchérit François Boyer, libraire à la Librairie Générale à Arcachon, « mais ça a été fluide, il n’y a pas eu de temps mort. » « On a tellement parlé de nous qu’il y a eu comme un appel d’air », sourit Rodolphe Urbs, codirecteur de la Mauvaise Réputation à Bordeaux. Ils l’ont vu venir ce second confinement. Et lorsque le président de la République l’a annoncé le 28 octobre dernier, avant même le grand mouvement de soutien qui allait déferler, les librairies étaient prêtes pour le click & collect. Certains l’avaient même testé lors du premier confinement : « Comme il y a un magasin bio ouvert en face, on a fait passer le message via notre blog, on a pu y déposer les commandes. Comme on n’était plus livrés, on travaillait juste sur notre stock, et on est arrivé à sauver 20 % de notre chiffre d’affaires habituel », commente Valérie Muzzi. Pour ce second confinement, la partie papeterie a pu rester ouverte : « Ça nous a permis d’avoir un point d’accueil chaleureux, même si en terme de chiffre d’affaires, on est à 50 % de la normale ».

Les librairies ont fait l’objet d’un mouvement de soutien qui les a particulièrement touchées

Pour les petites structures, le click & collect a demandé de gros efforts de logistique pour un rendement pas toujours évident, mais le lien a pu ainsi perdurer. À la Librairie Générale, il a fallu une semaine pour le mettre en place. « Nous avons eu beaucoup de commandes à traiter », remarque François Boyer, « mais ce qui nous a étonnés c’est le nombre de premières commandes… Était-ce des personnes juste confinées à Arcachon ? Qui se sont remises à lire ? Ou y a-t-il eu une prise de conscience ? » « Une partie de notre clientèle habituelle, des personnes qui travaillent dans les arts, la culture, le journalisme, est particulièrement touchée par la crise », regrette Rodolphe Urbs. « C’est bien d’ouvrir mais si les gens n’ont plus le même pouvoir d’achat ? », s’interroge le libraire qui a vu également de nouveaux clients arriver.

Pour les petites structures, le click&collect a demandé de gros efforts pour un rendement pas toujours évident

 Car tous font le même constat, heureusement qu’il y a des aides, mais elles ne couvriront certainement pas 3 mois d’arrêt d’activité. Parmi les aides, les frais de port à 1 centime ont été très appréciés. Avec l’explosion des commandes sur Internet et le click & collect, le métier de libraire a évolué. « C’est difficile de gérer, de s’organiser mais ça ouvre plein de perspectives », remarque Valérie Muzzi, qui a été surprise de constater que la majorité des commandes venaient de personnes vivant à Libourne : « les gens font du repérage et se font livrer ». « Je n’ai pas fait des études pour faire des colis », s’agace Rodolphe Urbs, même si sa librairie, située dans le quartier Saint-Pierre est un lieu de passage bien fréquenté.

Il faut dire que le centre de Bordeaux a beaucoup souffert du mouvement des Gilets Jaunes et des grèves. Pour les commerçants, les réouvertures sont vitales. Et les librairies ont fait l’objet d’un mouvement de soutien qui les a particulièrement touchés ; « Cet élan, c’était merveilleux. Je ne crois pas qu’une profession ait été aussi plébiscitée. Nous avons reçu plein de messages chaleureux dans les commentaires sur notre site Internet », se réjouit Valérie Muzzi. Mais tous de se désoler de la situation des autres, à commencer par les restaurateurs… Les petites structures doivent jongler avec leur stock, s’occuper des retours pour récupérer de la trésorerie. « On a reçu beaucoup de nouveautés après le confinement. Il va falloir être très prudent », recommande le directeur de la librairie d’Arcachon qui est déjà dans la préparation de la rentrée de janvier.

« C’est dans une librairie qu’on peut trouver des surprises. Les gens viennent pour cela : se laisser surprendre ! »

 

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