Couverture du journal du 19/03/2025 Le nouveau magazine

Mérignac : Dassault Aviation poursuit la montée en cadence pour les Rafale et les Falcon

Avec un chiffre d’affaires en hausse et un carnet de commandes à un niveau historique, le constructeur aéronautique concentre ses efforts sur la montée en cadence de ses usines. À Mérignac, de nouveaux hangars sont en cours de construction, notamment pour l’assemblage du tout premier Falcon 10X.

© Shutterstock

« Pour la production du Rafale, nous avons lancé le passage à cadence 3 (trois appareils par mois, n.d.l.r), nous anticipons le passage à cadence 4 et s’il fallait passer à cadence 5, nous le ferions », a assuré Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation, lors de la présentation des résultats annuels de l’avionneur, ce mercredi 5 mars.

Dans un contexte géopolitique instable, comme l’a souligné le dirigeant en ouverture de son propos, les usines de Dassault – notamment celle de Mérignac – et de ses sous-traitants continuent à monter en cadence pour honorer un carnet de commandes toujours plus fourni.

Un carnet de commandes historique

Fin décembre 2024, il atteignait un record historique de 43,2 milliards d’euros, porté notamment par la commande de 30 Rafale Export en 2024. Le chiffre d’affaires 2024 atteint 6,2 milliards d’euros (contre 4,8 milliards en 2023). Le résultat net ajusté s’établit à 1,06 milliard d’euros.

La montée en cadence progressive a permis à l’industriel français de livrer 21 Rafale (contre 13 en 2023), « dans la difficulté mais on tient nos engagements », a insisté Éric Trappier. 31 Falcon ont, quant à eux, été livrés en 2024 (contre 26 en 2023), notamment les premiers Falcon 6X ; un niveau légèrement en deçà des 35 unités attendues.

Modernisation des sites

À Mérignac, dernier maillon de la chaîne de production de ses avions de chasse et de ses jets d’affaires, la montée en puissance est logiquement plus lente, reconnaît Eric Trappier. « Tout part des sous-traitants pour arriver finalement à Mérignac qui assemble », a-t-il expliqué, soulignant au passage les difficultés rencontrées par la supply chain, scrutée par le groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) afin de détecter et aider les sous-traitants fragilisés.

Mais les sites girondins du groupe continuent leur modernisation, se préparant à accueillir de nouvelles lignes de production. « Nous continuons à moderniser les bâtiments de Martignas. Et à Mérignac, de construire des bâtiments, notamment un pour le Falcon 10X et un autre pour l’aérostructure des Falcon afin de soulager l’usine de Biarritz », a-t-il précisé. Car c’est au sein de son usine mérignacaise que les salariés de Dassault s’affairent pour monter le dernier-né de sa gamme d’aviation d’affaires. Ce Falcon 10X effectuera les essais en vol, avant les premières livraisons fin 2027.

6,5 milliards d’euros de CA en 2025

Outre la livraison des Rafale et des Falcon conformément à la planification de l’avionneur, Eric Trappier a enfin égrené les objectifs de Dassault Aviation pour l’année en cours parmi lesquels : préparer le futur du Rafale avec son drone de combat accompagnant le standard F5, poursuivre les prospections à l’export.

Pour 2025, le constructeur anticipe un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros, en hausse par rapport à 2024. Une prévision excluant néanmoins tout impact de la mise en place potentielle de droits de douane aux États-Unis, « qui créerait des difficultés », a commenté Éric Trappier.